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Bibliographie Histoire

bibliographie pour un travail sur Patrice Lumumba
Année académique : 2021/2022
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POLS 204

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Extrait du discours de Patrice Lumumba datant du 30 juin 1960

« Congolais et congolaises, Combattants de l'indépendance aujourd'hui victorieux, Je vous salue au nom du gouvernement congolais, À vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côté, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cours, une date que vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux- ci à leur tour fassent connaître à leur fils et à leurs petits-fils l'histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté. Car, cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd'hui dans l'entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d'égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c'est par la lutte qu'elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n'avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu'au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l'humiliant esclavage qui nous était imposé par la force. Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant, exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d'élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu'à un noir on disait "tu", non certes comme à un ami, mais parce que le "vous" honorable était réservé aux seuls blancs? Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi n'était jamais la même selon qu'il s'agissait d'un blanc ou d'un noir :

accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. [...] Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d'une justice d'oppression et d'exploitation. Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert. Mais tout cela aussi, nous que le vote de nos représentants élus a agréé pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et notre cœur de l'oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va amener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l'homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l'Afrique toute entière. [...] »

Tiré de : LUMUBA Patrice, « Adresse au peuple congolals, 30 juin 1960 » in BROQUET Hervé, LANNESU Catherine et PETERMANN Simon, Les 100 discours qui ont marqué le Xxe siècle , Paris, André Versaille éditeur, 2008, pp. 453-

Bibliographie

RYCKMANS François, « Il y a 60 ans, l’assassinat de Patrice Lumumba, un crime politique avec des responsabilités belges », in Monde Afrique, consulté le 23 Mars 2022. rtbf/article/il-y-a-60-ans-lassassinat-de-patrice-lumumba-un-crime-politique- avec-des-responsabilites-belges- WILSON Lindy, African leaders of the twentieth century : Biko, Selassie, Lumumba, Sankara, Ohio State, Athens : Ohio University Press, 2015. DROZ Bernard, « Regards sur la décolonisation de l’Afrique Noire », in Labyrinthe , consulté le 23 mars 2022. journals.openedition/labyrinthe/

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Extrait du discours de Patrice Lumumba datant du 30 juin 1960
« Congolais et congolaises,
Combattants de l'indépendance aujourd'hui victorieux,
Je vous salue au nom du gouvernement congolais,
À vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côté, je vous demande de faire de ce
30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cours, une
date que vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux- ci à leur
tour fassent connaître à leur fils et à leurs petits-fils l'histoire glorieuse de notre lutte pour la
liberté.
Car, cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd'hui dans l'entente avec la
Belgique, pays ami avec qui nous traitons d'égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne
pourra jamais oublier cependant que c'est par la lutte qu'elle a été conquise, une lutte de tous
les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n'avons ménagé ni nos
forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.
Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu'au plus profond
de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à
l'humiliant esclavage qui nous était imposé par la force.
Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop
douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Nous avons
connu le travail harassant, exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger
à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d'élever nos enfants comme des
êtres chers.
Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et
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ne
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noir :