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Enseigner « Habiter un littoral touristique » en classe de sixième - corrigé
Méthodologie des études en géographie
Université de Caen-Normandie
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Proposition d’activité de révision (de contenu) en géographie
[épreuve écrite de commentaire – partie pédagogique]
Enseigner « Habiter un littoral touristique » en classe de sixième
Quelle problématique pour une étude de cas d’un espace littoral touristique (ici, le cas de Monastir en Tunisie)?
Quelles notions (et leur définition) mobiliser?
Quelles thématiques aborder (deux ou trois courts paragraphes, on est en sixième)
Quelles compétences travailler avec les trois images proposées?
Quelle production graphique (le produit) et comment y arriver (la démarche présentée aux élèves en une phrase)?
Quelle problématique : comment l’activité touristique organise-t-elle la vie des habitants sur les littoraux qu’elle a transformés?
La problématique proposée est une déclinaison de la problématique générale du thème telle qu’est formulée dans la fiche d’accompagnement des programmes : comment s’organise la vie des habitants sur un littoral transformé par des activités aussi différentes que l’industrie, les échanges portuaires et le tourisme?
Elle rappelle que c’est l’habiter qui est au centre de ce programme et du cycle 3 et qu’à travers cette entrée géographique par les pratiques et les lieux, il s’agit de cerner les enjeux sociaux, économiques, environnementaux de la transformation souvent radicale que les activités touristiques ont produite sur des espaces jusqu’alors très différemment appropriés.
Quelles notions mobiliser?
Pour donner un sens à cette problématique et y répondre, il est nécessaire de mobiliser les notions de
Tourisme : une définition institutionnelle internationale (ONU) fait correspondre la pratique touristique à tout voyage hors du domicile habituel pour au moins une nuit et au plus un an, quel qu’en soit le motif : vacances, affaires, santé, religion, etc. En géographie, c’est le système de lieux, de pratiques et d’acteurs qui permettent aux personnes la recréation par le déplacement et l’habiter temporaire de lieux autres que ceux de leur quotidien.
Fonction touristique : se dit d’un lieu ou d’un espace dont l’économie dépend de l’activité touristique Un taux de fonction touristique peut être calculé en faisant le rapport entre le nombre de touristes pouvant être accueillis et le nombre d’habitants permanents.
Acteurs (du tourisme) : toute personne physique ou morale, tout groupe ou entité participant au fonctionnement du système touristique : les touristes, de toute pratique ; les personnes avec lesquelles elles sont en contact à un moment ou un autre de leur voyage (y compris avant le départ et après le retour) ; les entreprises spécialisées (de l’agence de voyage aux restaurateurs et hôteliers, en passant par les transporteurs et les tours opérateurs) ; les collectivités locales et les Etats concernés par leur politique, par leur choix de développement, etc.
Littoral : espace de contact et d’échanges entre un avant-pays maritime et un arrière-pays terrestre de part et d’autre d’une ligne de rivage. D’extension plutôt limitée bien que variable, il s’agit d’une « ressource rare", convoitée pour un grand nombre d’activités, fragilisée par ces activités et objet de mesures de protection.
Littoralisation : densification des populations et des activités le long ou à proximité des littoraux, en relation avec la mondialisation des transports et de l’économie ainsi qu’avec la valorisation touristique de lieux jusqu’alors périphériques.
Attractivité : capacité d’un lieu ou d’un espace à attirer des activités, des emplois, des habitants. Cela se traduit spatialement par l’apparition d’un pôle ou d’une aire d’attraction.
Aménagement : action volontaire et réfléchie d’une collectivité sur son territoire. Le développement d’une activité touristique dépend de ce type d’action pour rendre accessible les lieux, permettre l’accueil, proposer des activités.
Artificialisation : ensemble localisé de transformations liées à l’activité humaine, portant sur la physionomie d'un paysage et les fonctionnements d'un milieu.
Image (au sens de représentation) du lieu : identité visuelle d’un lieu ou d’un espace. Souvent recherchée par les touristes, elle est intentionnellement produite par les aménageurs des sites.
Quelles thématiques aborder
Habiter un littoral touristique, c’est vivre dans un espace où de plus en plus de populations habitent, de manière permanente ou temporaire. Mais c’est y vivre différemment selon que l’on est touriste, employé dans le secteur touristique, commerçant ou exploitant une entreprise spécialisée dans le secteur touristique, habitant permanent. Les différences concernent par exemple la mobilité (longueur et rythme des déplacements), le rapport des habitants à l’espace littoral (recréation, travail), les biens consommés, les loisirs pratiqués, le rapport à la culture et à la société locale. Toutes ces pratiques cohabitent cependant dans un espace restreint, un bâti souvent dense et profondément transformé.
Le tourisme est ainsi un « moteur » de transformation des littoraux, par exemple des littoraux méditerranéens. Ce changement est dû à un changement du regard porté par les sociétés sur ces littoraux qui après avoir été délaissés, considérés comme répulsifs, ont été désirés, appropriés et mis en valeur. Les acteurs du tourisme (professionnels du tourisme, résidents permanents et temporaires, entreprises, collectivités territoriales, États...) modifient les paysages et les espaces par des aménagements touristiques : le front de mer, les boulevards, la plage souvent non naturelle, la station, le drainage et le comblement des marais côtiers, les voies d’accès, les aéroports, etc. Les caractéristiques physiques (climat, types de côtes, flore) sont à relier aux représentations des populations de touristes. Ceux-ci recherchent des milieux et des paysages qui correspondent aux images qu’ils s’en sont faites avant de venir (palmiers sur le front de mer, plage de sable clair).
L’urbanisation touristique débouche sur des tensions qui mettent en péril le développement durable des littoraux. Elle s’accompagne de concurrences avec d’autres activités qu’elle a souvent fait reculer, l’agriculture en particulier. Elle produit des tensions sur la ressource en eau (salinisation), en qualité de l’air, en biodiversité. La hausse générale du niveau des mers remet en cause le modèle d’aménagement de stations urbanisées sur la ligne de rivage (protection du front de mer, destruction des plages, etc.). Des programmes de gestion intégrée des zones côtières sont mis en place pour réduire les effets des concurrences entre activités destructrices de ressources. Ils ne produisent pas toujours les effets escomptés du fait de pratiques de certains acteurs importants des différents systèmes productifs.
Pour des éléments détaillés sur la politique de gestion intégrée de la zone côtière de Monastir : Maher Gassab, Racha Sallemi, Tarik Dahou. Zones sensibles et luttes d’intérêts en Tunisie. Vers une gestion intégrée des territoires et des ressources dans la baie de Monastir? Editions Karthala, 2011. URL : hal.archives-ouvertes/hal-02281151/document
Cap Monastir
MONASTIR Mer Méditerranée
Nord, vers aéroport de Monastir, Sousse, Tunis
Sud, vers Sfax
Ouest : lagune de Monastir Sahel
DENSIFICATION VERTICALISATION
ARTIFICIALISATION DE LA PLAGE
EROSION LITTORALE
AMENAGEMENT FRONT DE MER, IMAGE DE STATION, ACCES PAR L’AEROPORT
DESTRUCTION DE QUARTIERS ANCIENS
TITRE : Habiter une station touristique du littoral méditerranéen
Les documents à utiliser : Monastir 1960 ; Monastir 2018 ; Monastir croquis de localisation
geoconfluences.ens-lyon/informations-scientifiques/a-la -une/image-a-la -une/monastir
Enseigner « Habiter un littoral touristique » en classe de sixième - corrigé
Matière: Méthodologie des études en géographie
Université: Université de Caen-Normandie
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