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Le portrait dérobé - La princesse de Clève
Matière: Littératures Plurielles
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Université: Université de Toulon
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La princesse de Clèves
Scène du portrait dérobé -
À y regarder de près, cet extrait dégage un aspect théâtral, celui de l’être et
du paraitre s’associant avec le théâtre de la cour et celui des sentiments. Pour
commencer, concernant les circonstances de la scène nous repérons les trois
règles du théâtre classique, c’est-à-dire l’unité de lieu «!chez elle!» (ligne 5) «!dans
ce même lieu!» (ligne 26), l’unité de temps «!ce jour là!» (ligne 8) et l’unité d’action
qui est celle du « portrait dérobé!». Nous pouvons penser que le «!rideau!»
derrière lequel se cache Mr de Nemours fait partie du décor théâtral. Puis nous
pouvons confondre une expression comme étant une didascalie de théâtre
«!Madame Dauphine était assise sur le lit et parlait bas à Madame de Clèves!»
Madame de Lafayette semble décrire les personnages et les objets comme si elle
était metteur en scène. Certaines circonstances sont propices au déguisement
notamment lorsque Madame Dauphine voit Madame de Clèves qui celle-ci, voit
Monsieur de Nemours, cela provoque l’embarras et en même temps l’aspect
comique. Le jeu de scène de Monsieur de Nemours, qui se passe hors champ, et
que seul Madame de Clèves voit «!elle vit que, sans tourner la tête, il prenait
adroitement quelque chose sur cette table!» est parfaitement comparable à une
scène théâtrale.
Cette scène se déroule donc dans la cour où se trouve Madame de Clèves. Or,
nous savons qu’à l’époque, la cour était un lieu du paraitre rempli de faux-
semblant et d’illusions, comme au théâtre. De nombreuses phrases comme «!sans
laisser paraitre qu’il les cherchât!» (lignes 7-8) «!il n’osait pourtant avoir les yeux
attachés sur elle pendant qu’on la peignait!» (lignes 10-11), «!il craignait de laisser
trop voir le plaisir qu’il avait de la regarder!» soulignent l’importance du regard.
En effet l’embarras, l’inquiétude que peut ressentir Monsieur de Nemours à
laisser transparaitre ses sentiments envers la princesse sont mis en avant ici
uniquement par crainte d’être juger du regard des autres. Ensuite, comme il est
précisé dans le texte «!tout le monde dit son sentiment de l’un et de
l’autre!» (lignes 15-16), cette phrase pourrait justifier le fait que tout le monde
donne son avis dans ce monde clos. Cela pourrait sous-entendre que ce cadre
serait étouffant, que tout le monde se mêlerait des affaires des autres, ne laissant
pas de place à la vie privée. Ce qui rejoint d’autant plus l’effet illusoire et vicieux
de la cour. Le mot «!publiquement!» (ligne 44) ressort dans la phrase «!mais en le
demandant publiquement, c’était apprendre à tout le monde les sentiments que