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Francese esame

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Corso

Lingua Francese (LEO2046003)

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Anno accademico: 2020/2021

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Interprétation-médiation : quelques réflexions à partir du

point de vue ​ des acteurs

Depuis les années 1980, des interprètes-médiateurs, interviennent auprès de migrants|| dans différentes situations sociales,|| souvent juridiques ou médicales e|| ont élaboré une réflexion concernant leurs pratiques. -Je vais vous présenter successivement deux recherches, ||auprès d’interprètes-médiateurs en Normandie|| et ce qu’ils nous disent de leurs pratiques.

Dans le livre, il y a un paragraphe très intéressant à mon avis, dont le titre est,Un conflit à l’origine d’une première expérience d’interprétation-médiation || où ce concept est très bien expliqué

La première expérience d’interprétation-médiation a eu lieu à l’hôpital du Havre|| dans les années 1980. Et Cette expérience port à la création de l’association FIA. ||

-À l’origine, il y a eu un ​ conflit entre des familles africaines ​ || qui ont fait appel à des associations et le personnel du service de ​ gynécologie/obstétrique.

À l’époque peu de femmes originaires d’Afrique de l’Ouest parlaient français|| : la majorité arrivait directement du village ||dans le cadre du regroupement familial sans avoir été scolarisée. || Parler, lire et écrire le français était réservé aux personnes qui avaient fréquenté l’école, ce qui était peu fréquent à l’époque || surtout pour les femmes venant d’Afrique de l’Ouest. La majorité d’entre elles étaient Sénégalaises.

Dans les recherches présentées dans le livre, il existe ​ trois perspectives différentes ​ , de la part des personnes qui ont participé à la résolution du conflit

  1. Le premier point de vue est celui de ​ Fatou || ​ embauchée par l’hôpital comme I-M. Pour Fatou, ce sont des événements graves qui auraient conduit au conflit dans le service de gynécologie/obstétrique. -En analysant mieux le problème- ||Les médecins pratiquaient beaucoup de césariennes sur les femmes africaines, pour des raisons à la fois morphologiques et de méconnaissance culturelle. Après les césariennes, ceux-ci ||recommandaient aux hommes d’espacer les naissances, ||autrement dit, donc réduire la naissance d'enfants. Les femmes qui ne comprenant pas le français, étaient exclues de la communication. Toutefois, la diminution des naissances a violé une culture largement diffusée : ||les enfants sont la richesse et la fierté de la famille. Selon Fatou cette prescription|| était comprise comme « les Blancs veulent nous limiter » ||et n’aurait pas été suivie d’effet. Le

malentendu est à la fois linguistique et culturel ||mais aussi Les maris avaient des compétences en français lacunaires.

4444 Suite à ces problèmes, à l’hôpital du Havre ces conflit portais la sélection|| puis à la formation des interprètes-médiatrices.


Quel que soit la cause de ce litige, 3 césariennes et stérilisations, sentiments d’être mal reçues, impossibilité de faire passer des messages de prévention 3, les difficultés de communication sont mises en avant,|| difficultés linguistiques, mais aussi culturelles. En cela l’activité d’I-M est différente d’une simple activité de traduction-interprétation.

Interprétation-médiation : quelques réflexions à partir du point de vue des acteurs Il y a deux exemples qui illustrent la différence entre les groupes et l'institution. 1. Le premier exemple concerne le fait que : Dans les années 1980 au Havre,|| on donnait du cidre aux parturientes|| afin de favoriser la montée de lait. ||Après avoir lu sur l’étiquette le degré d’alcool, ||Fatou|| a pu transmettre l’information aux femmes,|| presque toutes musulmanes||, à qui on avait dit que c’était du jus de pomme! La distribution de cidre a alors cessé. 2. Le second exemple: Il s’agit des conflits de genre.|| Ainsi au cours de sa vie professionnelle,|| elle informera femmes et jeunes filles ||de leurs droits, notamment sur les questions de divorces ou de mariages forcés.

-Les questions d’impartialité sont plus délicates et doivent être appréhendées en fonction des situations – conflictuelles ou non – et de leurs enjeux :on doit comprendre que les interprètes-médiateurs sont aussi des personnes insérées dans la vie sociale. Une interprétation-médiation ne peut-être réussie que si l’on connaît les langues et les valeurs en présence, ce qui implique un minimum d’appartenance aux deux parties pour que la légitimité de l’I-M soit reconnue.

2. Pratiques actuelles d’interprétation-médiation La deuxième recherche ​ effectuée à l’automne portait sur la conception|| que se faisaient les praticiens de l’I-M. Pour ce faire, dans le livre ils ont effectué des entretiens avec des interprètes- médiateurs ||de l’association FIA Normandie à Rouen. L’association organise des prestations de traduction, d’interprétation et de médiation interculturelle

Le premier concerne l’accompagnement des interprètes-médiateurs:|| En cas de situation humaine difficile, ||en plus d’une préparation commune systématique de la prestation||, Lila téléphone à l’interprète- médiateur après la médiation pour le soutenir. Il n’y a pas de règles strictes ||concernant les relations des interprètes-médiateurs avec les personnes ||mais des discussions au cas par cas.

La seconde difficulté abordée concerne les aspects administratifs : Le phénomène était surtout présent au moment de l’entretien pour des centres médico-psychologiques (CMP) qui n’avaient pas l’habitude de soigner des étrangers.


Il est remarquable que les ​ compétences linguistiques ​ sont citées en premier, elles sont considérées comme primordiales et la base du métier. En second est évoquée la​ neutralité ​, terme aussi utilisé dans les entretiens des deux interprètes-médiateurs occasionnels. La neutralité est <déclinée= en fonction des situations. Après seulement vient la ​ connaissance de la communauté, ​ connaissance réciproque || puisqu’il faut aussi être (re)connu par les personnes concernées, ||cette connaissance incluant la culture.|| Enfin sont évoqués les aspects plus techniques de la profession comme la connaissance actualisée du droit des étrangers. Conclusion L’I-M est une activité complexe et exigeante qui nécessite une réflexion éthique toujours renouvelée en fonction des situations, très diverses.

La médiation orale n’est pas différenciée de l’interprétation : « interprétation simultanée ; différée ou consécutive ; non formelle ». Quant à la médiation écrite, elle est définie comme : « traduction précise ; traduction littéraire ; résumé de l’essentiel ; reformulation des textes ».. La médiation est définie comme : « toute opération, tout dispositif, toute intervention qui, dans un contexte social donné, vise à réduire la distance entre deux (voire plus de deux) personne qui se trouvent en tension l’un par rapport à l’autre ».. Les compétences linguistiques ne sont pas soulignées. Jusqu’à présent, les pratiques d’I-M ont surtout été analysées dans le domaine sociologique ou juridique.

Médiation et procédures de reformulation dans l’acquisition de la langue

maternelle

I ​ ntroduction : médiation et reformulation

La « médiation ​» est présentée par le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues , comme un concept central dans l’apprentissage/enseignement des langues. Elle est assurée par un médiateur, qui fait partie de l’interaction entre ||au moins deux autres protagonistes. ||sa présence est nécessaire à la communication entre les acteurs qui ne partagent pas, ||nécessairement,|| le même idiome. Le médiateur a ici un statut de « facilitateur » de langue.

Dans l’échange entre deux locuteurs de même langue maternelle, ou non, ​ Loc. 1 ​ et Loc. 2 ​, -Dans le cas de la​ reformulation ​, une personne assure la médiation entre deux dires -dans le cas général de la ​ médiation ​, une personne assure la médiation entre deux personnes ou plus. La reformulation ​ peut donc être considéré comme un cas particulier de médiation. L'avantage de réunir ces deux concepts réside dans la langue, qui est le moyen par lequel l'information passe d'un locuteur à l'autre.

  1. Premièrement, ​ la langue n’est pas un outil parfait ​ pour communiquer, du fait de son caractère nécessairement évolutif. Par conséquent, les l​ocuteurs doivent le plus souvent ||dire les choses de différentes manières​,|| pour parvenir à ce qu’ils veulent exactement dire, mais ils doivent aussi reformuler l’autre|| pour être sûrs de l’avoir bien compris. (le plus souvent, les locuteurs doivent dire les choses de différentes manières pour arriver à ce qu'ils veulent dire, mais ils doivent aussi reformuler l'autre pour s'assurer qu'ils le comprennent.)
  2. Deuxièmement, ​ les locuteurs ont rarement la même interprétation ​ d’un énoncé,|| Ils ne tirent pas les mêmes conséquences ou ne voient pas la même cause. || Par conséquent, les locuteurs doivent faire des séries de reformulations, ||au cours desquelles ils vont adapter le contenu précédents dans un nouvel forme, || décomposer les informations éventuellement compliquées, ||donner plus de détails à un texte très synthétique, ou au contraire synthétiser la ou les informations les plus importantes d’un texte ne sont pas synthétique. MÉDIATION REFORMULATION Relier à un savoir antérieur Processus de reformulation Adapter son langage Procédure paraphrastique Décomposer des informations compliquées Procédure analytique Amplifier un texte dense Procédure analytique Élaguer un texte Procédure synthétique

La conséquence de tout ça se vérifie de façon spectaculaire dans les mécanismes d’acquisition de la langue maternelle par les enfants.

3. L’expérimentation

3. Le cadre théorique

Le cadre théorique dans lequel se déroule l’expérimentation est celui de la théorie acquisitionnelle de la reformulation qui s’appuie à son tour sur la linguistique transformationnelle non générative de Harris.

3. Le protocole expérimental

Dans le livre, nous trouvons ensuite une partie très intéressante où ils font

une "expérience".

Une ​ reformulation ​ faite par des enfants de 4 à 10 ans. Un adulte leur lit

une histoire pour leur montrer comment la reformulation se produit en tant

que médiation chez ces enfants.

||Un avantage de ce protocole est que les enfants se trouvent dans une

situation comparable à la situation naturelle où ils entendent une langue

toujours plus complexe|| que celle qu’ils produisent eux-mêmes.

-L’objectif de cette comparaison est de ​ caractériser les procédures de

reformulation mises en œuvre à des âges différents ​, et dans des

langues maternelles différentes. Danc d’un (l’histoire lue), les enfants

agissent sur la langue pour se l’approprier.

L’histoire lue aux enfants comporte environ 500 mots, elle est parfaitement

compréhensible par des enfants de 4 ans et adaptée à l’intérêt d’enfants de

10 ans.

4. Analyse d’un échantillon de procédures de reformulation par analyse lexicale (PAL) et par paraphrase sémantique ou interprétative (PSI) Parmi les différentes procédures de reformulation attestées chez les enfants, les reformulations analytiques (ou paraphrases par analyse lexicale, PAL) et les reformulations qui produisent des paraphrases non formelles (paraphrases sémantiques ou interprétatives, PSI) illustrent particulièrement bien de quelle façon les enfants utilisent ces types de reformulation pour expliquer ou s’expliquer le sens des énoncés qu’ils reformulent.

4. Les paraphrases par analyse lexicale

Les recherches ont montré que les enfants décomposent le sens du prédicat (il

s’agit le plus souvent du verbe).

On constate que les PAL(​ paraphrases par analyse lexicale ​) sont précoces et qu’elles

sont utilisées de 4 à 10 ans. || donc Il existe une ​ différence entre les âges

: les PAL sont davantage utilisées chez les plus jeunes qui disposent par

ailleurs d’un nombre réduit de modes reformulatoires.

Toujours au niveau quantitatif, les 8 ans sont ceux qui cherchent à reformuler

l’ensemble de la séquence source, ||sans sélectionner la ou les informations

les plus pertinentes|| comme ce sera le cas à 10 ans.

Au niveau qualitatif, les enfants de 4 et de 6 ans cherchent à décomposer

précisément le sens du verbe prédicatif tandis que les 8 et 10 ans se «

contentent » de reformuler le prédicat source par un verbe descripteur sans

autre précision. Enfin, les PAL évoluent entre 6 et 10 ans pour certains

verbes,

qui ne sont pas très présents dans le vocabulaire actif des enfants.

4. Les paraphrases sémantiques ou interprétatives

À​ 8 ans ​, plusieurs enfants commencent à restituer l’histoire en modifiant le

point de vue du texte source.

Les enfants de ​ 4 et 6 ans ​ n’ont pas produit de paraphrase sémantique ou

interprétative pour reformuler la prédication.

On constate que la complexité formelle (proposition principale 3 proposition

relative) empêche les enfants les plus jeunes de produire une paraphrase,

||et que les enfants les plus âgés sont capables de prendre une plus grande

distance par rapport au texte source, notamment en modifiant le point de

vue du narrateur.

Aucun enfant de 4 ans n’a produit de PSI (​ paraphrases sémantiques ou

interprétatives, PSI ​) pour reformuler la prédication.

Les paraphrases de ces enfants évoluent de façon très nette entre 6 et 10

ans

CONCLUSION

On constate également une évolution des PAL et des PSI en fonction de l’âge.

Les PSI augmentent nettement entre 4 et 10 ans, les enfants les plus jeunes

(4 et 6 ans) restent toujours plus proches de la forme des énoncés sources

tandis que la distance relative, très visible à 10 ans, manifeste la plus grande

autonomie langagière des enfants par rapport à un texte de départ.

La médiation dans le cadre du déplacement international illicite

d’enfant : illustration d’un retour à l’essentiel dans les usages

du droit?

Dans un monde globalisé, la mobilité internationale des individus porte à la multiplication des couples mixtes et l'extension de leurs lieux de résidence. La famille n’échappe pas au phénomène de globalisation, de telle sorte que le modèle de famille internationale, qui représentait hier une exception, est aujourd’hui devenu relativement commun. || Dans ce même contexte, les séparations de ces couples se multiplient également. Dès lors, l’organisation des droits de garde et de visite de parents devient un véritable problématique juridique et logistique. || Dans ce contexte, il n’est pas si étonnant/ incroyable de voir un augmentation des cas de déplacements internationaux illicites d’enfants.

Pour résoudre ce type de situations, la médiation 3 qualifiée dans ce cadre de « médiation familiale internationale » 3 est aujourd’hui de plus en plus recommandée.|| C’est sans doute la raison pour laquelle le déplacement international illicite d’enfant constitue un domaine particulièrement propice/adapté à l’expérimentation de la médiation (II.). Ce « mode alternatif de règlement des litiges » est aujourd’hui présenté comme une alternative de la réponse judiciaire classique, en matière d’enlèvement international illicite d’enfants

1. Point terminologie

La difficulté terminologique réside dans la rencontre de deux concepts

  1. la médiation d’une part ​ ;
  2. et son objet, ​ le déplacement international illicite d’enfant ​, d’autre part.

en droit contemporain, la médiation est généralement envisagée comme un simple mode alternatif de règlement des conflits.|| Or, contrairement, la médiation est un concept ||dont la fonction fondamentale est l’établissement ou le rétablissement de la relation sociale.


-Le lien social que l’on cherche ici à rétablir est un lien familial, caractérisé par un événement traumatisant: || le « déplacement international illicite d’enfant » par l’un des parents. La résolution du conflit ​relatif au déplacement international illicite d’enfant|| suppose en effet pour les parents un travail à plusieurs facettes|| afin « ne pas rajouter du conflit au conflit ». Il s’agit d’un exercice sur eux-mêmes, d’ordre

émotionnel (comme ne pas sombrer dans la haine de l’autre)|| dans l’objectif de conserver le lien avec l’enfant ;

À ce stade seront mobilisés différents types de discours, et notamment le discours juridique.|| Ici, le langage du droit doit être mis en question. En effet, le registre classique du droit suppose essentiellement de rechercher à qui attribuer la faute, la responsabilité et la charge de la réparation.|| Il faut dire que la quête de la paix n’est pas, classiquement, la principale fonction du droit , ||même dans le domaine familial.|| Le droit ne cherche pas nécessairement la réconciliation des parties ; cette reconstruction du lien interpersonnel est en revanche le but de la médiation.

-Le déplacement international illicite se caractérise ainsi par la réunion de deux éléments 1. d’une part, l’élément matériel est constitué par un déplacement ou un non-retour de l’enfant en violation du droit de garde effectif de l’un des parents ; 2. d’autre part, l’élément d’extranéité suppose que l’enfant quitte son État de résidence habituelle, appelant la mobilisation de plusieurs ordres juridiques nationaux, le cas échéant européens, et internationaux.

2. Le déplacement international illicite d’enfant, domaine privilégié d’expérimentation de la médiation En réalité, le déplacement international illicite d’enfant suppose des conflits souvent inextricables du point de vue juridique : 1. d’une part, le droit de la famille est le reflet d’éléments historiques, culturels et religieux propres à chaque État, ce qui explique la difficulté de coopération entre ordres juridiques 2. d’autre part, il est sans doute difficile de résoudre ce type de situation du seul point de vue technique, au risque de se couper de la réalité sociologique. Dans le contentieux de la séparation du couple, le juge s’avoue lui-même souvent démuni sur le sort à réserver aux enfants, et certains d’entre eux n’hésitent pas à inviter les parents à la discussion avant d’en recourir à lui. D’où l’idée d’un accompagnement bienveillant par un tiers pour renouer le fil de la communication, dans l’intérêt de tous les membres de la famille et en particulier dans l’intérêt de l’enfant à entretenir un lien avec ses deux parents.

Sous l’impulsion d’un mouvement né aux États-Unis, la médiation s’est progressivement vue sur la scène juridique internationale et européenne comme «

3. L’imperfection immanente du recours judiciaire à résoudre efficacement ce type de conflit familial Il faut dire que le parent victime est généralement déjà habitué à recourir au juge : cet événement fait en effet fréquemment suite à une détérioration de la relation du couple, qui peut l’avoir amené devant l’institution judiciaire pour régler sa séparation et les droits de garde et de visite des enfants. Or, le recours au juge n’est sans doute pas la meilleure façon de régler un litige familial.

Le recours au juge implique ​ l’application stricte du droit ​, garant de sa fonction juridictionnelle. Le juge est donc tenu de fonder son raisonnement essentiellement sur le droit positif. Or le droit applicable au déplacement international illicite d’enfant est particulièrement complexe. Cette complexité tient à plusieurs facteurs: 1. D’abord, l’élément d’extranéité de la situation de déplacement international suppose une variété d’instruments juridiques potentiellement applicables selon les États. 2. Au-delà de cette difficulté tenant à la complexité du droit positif, la résolution pratique de la situation de déplacement international illicite démontre souvent une difficulté de coopération entre les institutions, que même l’instauration d’autorités centrales au sein des États liés par la Convention de La Haye ne parvient qu’imparfaitement à résoudre. La conséquence en est la lenteur des procédures. Or l’écoulement du temps constitue un problème essentiel dans le cadre du déplacement international illicite d’enfant.

L’esprit de la Convention de La Haye est ainsi de permettre le retour rapide de l’enfant dans son État d’origine afin d’éviter qu’un retour différé ne constitue pour lui un nouveau déracinement.

Enfin, un problème fondamental de l’application stricte du droit positif, et en particulier de la Convention de La Haye, réside dans le fait qu’il ne propose pas de véritable résolution du conflit. Cependant, une fois l’enfant rentré dans son État originaire, le conflit à l’origine de son déplacement reste entier. La résolution par cette voie ne garantit ainsi en rien contre l’éventuelle répétition de cet événement traumatisant pour l’enfant et sa famille.

3. La médiation comme alternative, non comme panacée La médiation incarne alors une solution potentiellement moins traumatisante pour l’ensemble des membres de la famille, et en particulier pour l’enfant. La médiation peut ici s’analyser comme un mode de résolution du litige dans

l’intérêt de l’enfant. Elle est également souvent présentée comme occasionnant moins de frais qu’une procédure judiciaire. Enfin, la médiation peut assurer une plus grande efficacité dans l’exécution d’une décision élaborée par les parties elles-mêmes. C’est pourquoi son recours est promu de manière flexible : elle peut en effet intervenir à tout moment, que ce soit avant le déplacement de l’enfant, en vue de prévenir sa concrétisation, après la survenance de celui-ci, voire même après l’intervention d’une décision pour faire respecter les mesures de retour ou de visite. Cet usage préventif de la médiation démontre une conception plus globale du concept que celle donnée dans les textes européens, qui impliquent l’existence d’un litige à résoudre.

La médiation se heurte cependant aussi à des difficultés dans le cadre du déplacement international illicite d’enfant. En raison notamment de la violence du choc vécu par le parent victime, ou encore de la crainte de la procédure pénale ou des conséquences négatives sur ses droits de garde par le parent auteur du déplacement,relatif à la médiation de la Conférence de La Haye de droit international privé reconnaît lui-même que « les conflits familiaux ne peuvent pas tous trouver une solution amiable » Ces propositions impliquent de contraindre le processus de médiation pour le rendre efficace.

C’est que la médiation constitue également un marché, où se mène une véritable lutte des professionnels qui cherchent à « récupérer » la procédure, laquelle a des effets sur les contenus de la médiation : le psychologue aura tendance à l’envisager comme une thérapie (reconstruire un récit, formuler et entendre les émotions), là où le professionnel du droit pourra en faire du bargaining. Le rapport de l’avocat à la médiation est à cet égard intéressant.

le but de la médiation n’est pas de trouver une solution désincarnée au différend, de traiter les « droits à », mais de dépasser la construction juridique des arguments pour accéder au cœur du conflit, par l’expression des émotions, des sentiments, des représentations. C’est sans doute d’autant plus vrai dans le domaine familial.

4. La médiation comme illustration d’une transformation du droit dans le domaine du déplacement international illicite d’enfant La médiation dans le cadre du déplacement international illicite d’enfant peut être considérée comme une illustration d’un double phénomène de transformation du droit international, en vue d’assurer l’effectivité de sa mission de pacification des rapports sociaux. D’une part, le caractère transnational de son objet (le déplacement international) marque sa participation au phénomène de transnationalisation du droit (§ 4.). D’autre part, en raison des profonds affects liés à son objet (« l’enlèvement » d’un enfant), la médiation familiale permet le dépassement du droit positif comme mode de résolution univoque du différend (§ 4.).

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Interprétation-médiation : quelques réflexions à partir du
point de vue des acteurs
Depuis les années 1980, des interprètes-médiateurs, interviennent auprès de
migrants|| dans différentes situations sociales,|| souvent juridiques ou médicales
e|| ont élaboré une réflexion concernant leurs pratiques.
-Je vais vous présenter successivement deux recherches, ||auprès
d’interprètes-médiateurs en Normandie|| et ce qu’ils nous disent de leurs pratiques.
Dans le livre, il y a un paragraphe très intéressant à mon avis, dont le titre est,
Un
conflit à l’origine d’une première expérience d’interprétation-médiation ||
où ce concept est très bien expliqué
La première expérience d’interprétation-médiation a eu lieu à l’hôpital du Havre||
dans les années 1980. Et Cette expérience port à la création de l’association FIA. ||
-À l’origine, il y a eu un conflit entre des familles africaines || qui ont fait appel à
des associations et le personnel du service de gynécologie/obstétrique.
À l’époque peu de femmes originaires d’Afrique de l’Ouest parlaient français|| : la
majorité arrivait directement du village ||dans le cadre du regroupement familial
sans avoir été scolarisée. || Parler, lire et écrire le français était réservé aux
personnes qui avaient fréquenté l’école, ce qui était peu fréquent à l’époque ||
surtout pour les femmes venant d’Afrique de l’Ouest.
La majorité d’entre elles étaient Sénégalaises.
Dans les recherches présentées dans le livre, il existe trois perspectives
différentes , de la part des personnes qui ont participé à la résolution du conflit
1. Le premier point de vue est celui de Fatou || embauchée par l’hôpital
comme I-M. Pour Fatou, ce sont des événements graves qui auraient
conduit au conflit dans le service de gynécologie/obstétrique.
-En analysant mieux le problème- ||Les médecins pratiquaient beaucoup
de césariennes sur les femmes africaines, pour des raisons à la fois
morphologiques et de méconnaissance culturelle. Après les césariennes,
ceux-ci ||recommandaient aux hommes d’espacer les naissances,
||autrement dit, donc réduire la naissance d'enfants.
Les femmes qui ne comprenant pas le français, étaient exclues de la
communication. Toutefois, la diminution des naissances a violé une
culture largement diffusée : ||les enfants sont la richesse et la fierté de la
famille. Selon Fatou cette prescription|| était comprise comme « les
Blancs veulent nous limiter » ||et n’aurait pas été suivie d’effet. Le