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L europe entre restauration et revolution 1814 1848

cours d’histoire
Matière

Histoire

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Lycée d'enseignement général Hoche

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Histoire XIXe

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L’Europe entre restauration et révolution (1815-1848)

Après la révolution française et la chute du Premier Empire, la difficile reconstruction de l’Europe est marquée par la montée en puissance des aspirations nationales et libérales. Rétablies ou consolidées dans la plupart des pays, des monarchies autoritaires tentent souvent d’étouffer ces revendications et de limiter au maximum la place à donner au peuple dans la transformation des institutions politiques. Partout en Europe, soulèvements et répressions se suivent et se répondent, témoignant des fortes tensions politiques et sociales de la période.

I- Le retour à l’ordre monarchique en Europe

Problématique : De quelle manière un nouvel ordre européen voit-il le jour après la période révolutionnaire et impériale?

1- Le Congrès de Vienne contre les idées révolutionnaires et les aspirations nationales

Du 18 Septembre 1814 au 9 Juin 1815, les grandes puissances victorieuses de la France napoléonienne préparent le nouvel ordre européen lors d'un congrès réuni à Vienne. Tous les souverains, les princes ecclésiastiques et les gouvernements d'Europe sont représentés pour se partager les dépouilles de l'Empire napoléonien. En réalité, seuls les quatre grands vainqueurs, l'Autriche, la Prusse, la Russie et l'Angleterre prennent les décisions. La position adoptée par le ministre des Affaires étrangères autrichien, le prince Klemens Wenzel von Metternich, est déterminante. L’objectif est d’établir un ordre étatique stable, fondé sur le principe de légitimité dynastique, mais aussi de se prémunir contre les libéraux et révolutionnaires, qui réclament la mise en place de systèmes constitutionnels et veulent faire valoir des droits nationaux. L'Europe de 1815 va ainsi être simplifiée par rapport à celle de 1789. De nombreux petits États disparaissent. L'Angleterre renforce sa puissance maritime en Mer du Nord, en Méditerranée (Malte, Gibraltar). La Russie se partage la Pologne avec la Prusse. Cette dernière obtient quant à elle la Saxe et la Rhénanie. L'Autriche annexe le Tyrol, une partie de l'Italie du Nord et assure la présidence de la Confédération germanique, qui regroupe les États allemands ; l'empereur d'Autriche est également roi de Hongrie et possède des territoires importants en Europe centrale. Les États limitrophes de la France sont renforcés pour créer des zones tampons. À ce titre, les Pays-Bas reçoivent la Belgique et le Royaume du Piémont obtient la Savoie et Nice. Ces remaniements territoriaux satisfont avant tout les familles régnantes : les Bourbons sont rétablis sur le trône en France, en Espagne et à Naples. Les sentiments nationaux ne sont quant à eux pas pris en compte : les Polonais et les Belges sont sous la domination de puissances étrangères ; l'Italie et l'Allemagne restent très morcelées. Pour maintenir ce découpage parfois arbitraire, des alliances militaires sont signées, comme la « Sainte Alliance » (26 Septembre 1815) entre le Tsar de Russie, l'Empereur d'Autriche et le Roi de Prusse (puis le Roi des Pays-Bas et le Roi de France).

2- La Restauration monarchique en France

L’abdication de Napoléon Ier en Avril 1814 entraîne le rétablissement de la monarchie : c’est la Restauration. Louis XVIII montre sur le trône avec le consentement des puissances victorieuses. Le souverain entend concilier la restauration de la monarchie avec les acquis constitutionnels de la période révolutionnaire et impériale. Il choisit ainsi d'octroyer aux Français une Charte constitutionnelle qui établit un système représentatif bicaméral avec une Chambre des pairs, nommés par lui-même, et une Chambre des députés, élus au suffrage censitaire. Lors du Congrès de Vienne, la France est représentée par Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. Habile, il va profiter de la mésentente des vainqueurs pour imposer la France dans les négociations et lui redonner sa place de grande puissance. Le retour de Napoléon pendant les Cent-Jours, le prive cependant de sa légitimité ; il doit se contenter de préserver l'équilibre des forces en Europe.

Après la mort de Louis XVIII en 1824, son frère, Charles X, lui succède. Il maintient la Charte mais cherche très rapidement à se démarquer de la politique mise en œuvre par son frère qu’il juge trop conciliante. Il va donc interpréter la charte dans le sens d'un renforcement du pouvoir royal et donne des signes d'un retour à l' « Ancien Régime », comme son sacre à Reims, en 1825. Pour gouverner, il va s'appuyer sur les ultras, des aristocrates partisans d'une annulation de la Charte.

Les grandes puissances européennes ont ramené un équilibre politique et géopolitique. Bientôt néanmoins, cet ordre va être remis en cause par les revendications libérales et nationales.

II- Un ordre remis en cause au nom des libertés et des nations

Problématique : Comment les aspirations libérales et nationales s’affirment-elles en Europe dans la première moitié du XIXe siècle?

L’ordre de 1815, s'il s'est accompagné d'un retour à la paix, ne satisfait pas certaines aspirations des peuples européens. L'ordre de Vienne est ainsi rapidement remis en cause.

1- L'émergence de l'idée de nation et de l'idée de liberté

Les libéraux sont mécontents de l'absence de représentativité des peuples et de l'absence de constitution dans la plupart des États européens. Ils s'opposent aux conservateurs, partisans de l'ordre monarchique. Les idées nationales, souvent liées aux idées libérales, se renforcent également. Les situations divergent. Certains Allemands et les Italiens, qui définissent leur nationalité suivant leur langue et leur culture, voudraient constituer un État unifié et se libérer du joug autrichien. En Italie, ces revendications sont portées par le mouvement des Carbonari. Les Polonais, quant à eux, souhaiteraient voir renaître un État. La cause nationale est portée par le mouvement romantique et est popularisée par la situation grecque. Les Grecs vivent alors au sein de l'Empire ottoman. En tant que chrétiens, ils y ont un statut de protégés discriminés. Toutefois, ils sont victimes de massacres de la part des Turcs. En 1822, les Grecs proclament leur indépendance. En représailles, plusieurs milliers de civils sont tués dans l'île de Chios par les Turcs, émouvant l'Europe. Les puissances européennes soutiennent alors la cause de l'indépendance grecque.

2- Les révolutions de 1830 en Europe

En 1830, des révolutions éclatent dans certains pays européens. Par ces luttes, certains peuples vont accéder à l’indépendance et former de nouveaux Etats : c’est le cas notamment de la Grèce en 1832 ou de la partie Sud des Pays-Bas, majoritairement catholique et opposée à la partie Nord protestante, qui prend le nom de Belgique (1830). D’autres vont échouer. En Italie, dans les États de l'Église, des insurrections ont pour but d'exiger l'unité nationale. Elles se soldent par une répression. Giuseppe Mazzini fonde en 1831 le mouvement Giovine Italia pour continuer la lutte. Il en est de même dans la partie de la Pologne contrôlée par la Russie où l'insurrection menée pour rétablir l'indépendance échoue également. L'ordre de Vienne a été ébranlé, mais n'a pas été profondément remis en cause.

3- 1830 en France : les Trois Glorieuses

En Juillet 1830, après des élections législatives défavorables où les libéraux sont majoritaires à la Chambre, le roi Charles X promulgue les « ordonnances de Saint-Cloud ». Celles-ci dissolvent la Chambre, engagent une modification de la loi électorale et restreignent les libertés, notamment la liberté de la presse. Le roi fait de plus le choix de maintenir comme président du Conseil des ministres l’impopulaire Prince Jules de Polignac. Les 27, 28 et 29 Juillet, des manifestations éclatent à Paris : c’est la révolution des Trois Glorieuses. Elle aura raison du régime. Comme son frère Louis XVI, le roi renonce à faire donner la troupe. Il

3- L'échec des mouvements nationaux

Après avoir suscité des espoirs importants, le mouvement connaît néanmoins un net reflux pendant l'été 1848 et en 1849, où la répression l'emporte. En Autriche, l'empereur Ferdinand Ier, avec l'aide des troupes loyalistes et l'appui militaire russe, rétablit son pouvoir. Il doit toutefois abdiquer en faveur de son neveu François-Joseph Ier. Le gouvernement national hongrois est écrasé en 1849, et l'union avec l'Autriche est rétablie. En Allemagne, le Parlement de Francfort rédige une Constitution en Mars 1849 et propose la couronne au roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, qui la refuse, ne souhaitant pas que son pouvoir soit issu d'une révolution. Le Parlement est finalement dispersé et les troupes prussiennes rétablissent l'autorité des souverains. En Italie, le royaume de Piémont-Sardaigne, dirigé par le roi Charles-Albert, prend la tête du mouvement national et entreprend une guerre contre l'Autriche. Depuis 1847 est publié à Turin le journal Il Risorgimento dont le nom, qui signifie à la fois le relèvement et la résurrection, devient celui donné au processus d'unification de la nation. Mais les troupes sont défaites et le roi Charles- Albert est contraint à l'abdication. Les troupes autrichiennes rétablissent les souverains en Italie, dont le Pape.

Après 1848, la légitimité de l'ordre de 1815 est moins évidente. Rétabli par la force, il contrarie le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, qui s'affirme de plus en plus comme un principe pour un nouvel ordre international.

Cartes

1815, le nouvel équilibre européen

Source : lhistoire

Paris et le « Printemps des peuples », 1848

Source : lhistoire

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Après la révolution française et la chute du Premier Empire, la difficile reconstruction de
l’Europe est marquée par la montée en puissance des aspirations nationales et libérales. Rétablies ou
consolidées dans la plupart des pays, des monarchies autoritaires tentent souvent d’étouffer ces
revendications et de limiter au maximum la place à donner au peuple dans la transformation des
institutions politiques. Partout en Europe, soulèvements et répressions se suivent et se répondent,
témoignant des fortes tensions politiques et sociales de la période.
I- Le retour à l’ordre monarchique en Europe
Problématique : De quelle manière un nouvel ordre européen voit-il le jour après la période
révolutionnaire et impériale ?
1- Le Congrès de Vienne contre les idées révolutionnaires et les aspirations nationales
Du 18 Septembre 1814 au 9 Juin 1815, les grandes puissances victorieuses de la France
napoléonienne préparent le nouvel ordre européen lors d'un congrès uni à Vienne. Tous les
souverains, les princes ecclésiastiques et les gouvernements d'Europe sont représentés pour se
partager les dépouilles de l'Empire napoléonien. En réalité, seuls les quatre grands vainqueurs,
l'Autriche, la Prusse, la Russie et l'Angleterre prennent les décisions.
La position adoptée par le ministre des Affaires étrangères autrichien, le prince Klemens Wenzel von
Metternich, est déterminante. L’objectif est d’établir un ordre étatique stable, fondé sur le principe
de légitimité dynastique, mais aussi de se prémunir contre les libéraux et révolutionnaires, qui
réclament la mise en place de systèmes constitutionnels et veulent faire valoir des droits nationaux.
L'Europe de 1815 va ainsi être simplifiée par rapport à celle de 1789. De nombreux petits États
disparaissent. L'Angleterre renforce sa puissance maritime en Mer du Nord, en Méditerranée (Malte,
Gibraltar). La Russie se partage la Pologne avec la Prusse. Cette dernière obtient quant à elle la Saxe
et la Rhénanie. L'Autriche annexe le Tyrol, une partie de l'Italie du Nord et assure la présidence de la
Confédération germanique, qui regroupe les États allemands ; l'empereur d'Autriche est également
roi de Hongrie et possède des territoires importants en Europe centrale. Les États limitrophes de la
France sont renforcés pour créer des zones tampons. À ce titre, les Pays-Bas reçoivent la Belgique et
le Royaume du Piémont obtient la Savoie et Nice.
Ces remaniements territoriaux satisfont avant tout les familles régnantes : les Bourbons sont rétablis
sur le trône en France, en Espagne et à Naples. Les sentiments nationaux ne sont quant à eux pas pris
en compte : les Polonais et les Belges sont sous la domination de puissances étrangères ; l'Italie et
l'Allemagne restent très morcelées. Pour maintenir ce découpage parfois arbitraire, des alliances
militaires sont signées, comme la « Sainte Alliance » (26 Septembre 1815) entre le Tsar de Russie,
l'Empereur d'Autriche et le Roi de Prusse (puis le Roi des Pays-Bas et le Roi de France).
2- La Restauration monarchique en France
L’abdication de Napoléon Ier en Avril 1814 entraîne le rétablissement de la monarchie : c’est la
Restauration. Louis XVIII montre sur le trône avec le consentement des puissances victorieuses.
Le souverain entend concilier la restauration de la monarchie avec les acquis constitutionnels de la
période révolutionnaire et impériale. Il choisit ainsi d'octroyer aux Français une Charte
constitutionnelle qui établit un système représentatif bicaméral avec une Chambre des pairs,
nommés par lui-même, et une Chambre des députés, élus au suffrage censitaire.
Lors du Congrès de Vienne, la France est représentée par Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord.
Habile, il va profiter de la mésentente des vainqueurs pour imposer la France dans les négociations et
lui redonner sa place de grande puissance. Le retour de Napoléon pendant les Cent-Jours, le prive
cependant de sa légitimité ; il doit se contenter de préserver l'équilibre des forces en Europe.

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