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Le test de l'arbre université Besançon

Sebastien Santos
Matière

Psychologie clinique

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Année académique : 2016/2017

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Aperçu du texte

Psychologie clinique

Université de besançon

Dossier réalisé par SANTOS Sebastien

Contact : kleinerieki@hotmail

LE TEST DE L’ARBRE

I ° INTRODUCTION

De nombreux candidats à un emploi se voient imposer le dessin d’un ou de plusieurs arbres par le cabinet de sélection chargé de les examiner.

A l’origine c’est Emile Jucker, conseiller d’orientation dans le canton de Zurich, qui eut le premier, vers 1928, l’idée d’employer le dessin d’un arbre comme instrument de diagnostic pathologique.

Jucker s’arrêta au thème de l’arbre à la suite d’une longue étude de l’histoire de la culture et surtout des mythes. Pour formuler ses diagnostics, il se laissait guider par l’intuition.

Charles Koch, directeur de l’institue psychotechnique de Zurich, vivement interressé par ce test mit au point une méthode plus complète d’interprétations des dessins, méthode qui, sans négliger l’institution fait appel à diverses sources : statistiques, graphologie, dessins effectués sous hypnose ect.

En France plusieurs psychologues comme Stora, Boileau se sont inspirés des travaux de Koch et ont fait connaître le résultat de leur expériences.

A) Consignes

La consigne que donne Koch est la suivante :

« voulez-vous dessiner un arbre fruitier aussi bien que vous le pouvez ».

Ce dessin exécuté, le sujet peut se voir imposé un deuxième puis un troisième dessin arbre. En effet l’auteur précise :

« Si ce sont des formes scolaires, ou par ailleurs trop conventionnelles, qui sont dessinées, ou encore si l’on veut explorer d’autres aspects et d’autres couches d e la personnalité, on fait répéter l’épreuve, éventuellement, plus d’une fois »

L’INSTRUCTEUR DIT ALORS :

« Voulez vous dessiner encore un arbre fruitier, mais qui soit tout à fait différent de celui que vous venez le dessiner »

Si le premier dessin présente une couronne de feuillage sans ramures :

« Voulez-vous dessiner un arbre fruitier avec une couronne de branchage »

A l’institut de psychologie appliquée de Hengelo aux Pays-bas, il est d’usage de faire dessiner trois arbres : un arbre normal, un arbre imaginaire, et un arbre tel qu’on le rêve.

matériel, à un test. Le sujet affronte l’épreuve sans prévention, pensant qu’on examine ses aptitudes au dessin. Mais ce n’est pas le cas. En fait dessiner un arbre constitue techniquement un problème vraiment difficile. La méfiance que provoquent beaucoup d’autres procédés de diagnostic, dont le sujet ne peut saisir la porter et où il flaire quelques pièges cachés, tombe avec le test de l’arbre.

L’auteur fait donc ressortir que l’un des avantages les plus importants du test est de ne pas provoquer la méfiance ; le sujet croit à une épreuve de dessin alors que le but est tout autre.

Il s’agit en effet d’un test de projection ; l’arbre n’est que le support de la projection et, suivant la manière dont il a été représenté, le spécialise va être en mesure de découvrir des traits importants de la personnalité du sujet, car ce dessin projeté a une « affinité interne avec le schème spatial de l’âme » (Ch. Koch), et le dessinateur laisse passer involontairement dans le tracé de son arbre des images de son monde intérieur.

L’arbre support de la projection présente malgré de grandes différences de nombreuses analogies avec la personne humaine. Koch, pour accréditer cette thèse, cite la description que Stanley a faite de la forêt dans son ouvrage intitulé Dans les ténèbres de l’Afrique ou Stanley, après un magnifique exposé sur la vie, les maladies, les accidents, la mort des arbres, écrit : « La forêt est l’image de l’humanité.. je ne l’ai observée à loisir sans que tel ou tel trait ne me suggérât quelques souvenir du monde civilisé »

Pour renforcer cette analogie entre l’arbre et l’homme, Koch expose que l’arbre dans sa forme la plus schématique peut se réduire à une croix et que le corps humain, bras étendus, représente également une croix. Arbre et corps humain renferme donc la même symbolique et Koch rappelle que le symbole de la croix n’est pas une chose nouvelle dans la science de l’expression : il est utilisé en particulier en graphologie.

Ces quelques considérations n’ont été reproduites que pour monter, d’après Koch, le choix de l‘arbre comme support de la projection de la personnalité.

II° PRINCIPALES SOURCES UTILISEES PAR KOCH POUR L’INTERPRETATION

DES DESSINS D’ARBRE.

Pour interpréter les dessins d’arbre, Koch a fait appel à diverses sources : données statistiques, données graphologiques, symbolique spatiale de Grünwald, ligne non figuratives, dessins effectués sous hypnose etc. Quelques exemples donneront une idée de la manière dont l’auteur arrive à établir des significations qu’il attribue aux formes employées pour représenter les diverses parties de l’arbre c'est-à-dire :

Les racines ou partie cachée

Le tronc support de la couronne, élément le plus stable (avec les branches et les racines)

La couronne, zone de contact avec l’environnement ; elle porte aussi les feuilles, les fleurs, les fruits qui sont des éléments instables.

A) Données statistiques

L’auteur a examiné un grand nombre d’arbre réalisé par :

Des enfants normaux de six à seize ans fréquentant diverse école suisse.

Des enfants arriérés éduqués dans des classes spécialisées.

Des employés de commerce suisses, de seize à trente-deux ans.

Des ouvriers suisse de seize à vingt ans et plus, au moment de l’examen d’aptitude préalable à l’embauche.

Pour chacune de ces catégories en fonction de l’âge, il a déterminé :

III° GRANDEUR ET PARTIES DE L’ARBRE

Les statiques établies en fonctions de l’âge de écolier pour les rapports de certaines grandeurs de l’arbre fournissent également, d’après koch, des renseignements fort intéressants sur la maturité du dessinateur. Le croquis ci-dessous précise quelles sont les grandeurs qui sont retenues pour établir les rapports en question.

Croquis d’après les moyennes des élèves du secondaire.

Au point 0, qui représente le milieu du tronc ou moment où ce dernier ce déploie pour former la couronne, on trace une droite AB perpendiculaire au bord inférieur de la feuille de papier où a été dessiné l’arbre et une droite CD parallèle à ce même bord (donc perpendiculaire à AB).

Puis on trace le cadre EFGH en menant des parallèles à ces deux droites. EH et FG doivent être respectivement tangentes à l’extrémité gauche et à l’extrémité droite de la couronne.

EF doit être tangente au sommet de la couronne.

HG passe dans la base du tronc, elle doit laisser les racines en dehors du cadre quand ces dernières sont dessinées.

La hauteur du tronc est représentée par OB

La hauteur de la couronne est représentée par OA

La largeur de la couronne est représentée par CD

La largeur de la partie gauche de la couronne par OC

La largeur de la partie droite de la couronne par OD

A) Rapport hauteur du tronc et hauteur de la couronne

Koch a constaté que pour les enfants de six à sept (garçons et filles) le rapport moyen de la hauteur de tronc à la hauteur de la couronne est de 2,15 ce qui veut dire que si l’enfant a dessiné sur la feuille un tronc de 10 cm, il a donné comme hauteur à sa couronne 4,65 cm

hauteur tronc 10

hauteur couronne 4,

largeur couronne CD

C) Rapport demi-couronne droite et demi-couronne gauche

Ce rapport est sensiblement le même pour tous les âges : 1,

Ce qui veut dire que la demi-couronne droite est 1,13 fois plus large que la demi couronne gauche.

Chez les élèves du secondaire ces divers rapports sont donc en moyenne :

Les adultes doivent construire des arbres ou les chiffres ci-dessous sont à peu près respectés (figure 1 par exemple)

IV° DONNEES GRAPHOLOGIQUES

Le graphologue Max Pulver divise par une croix le plan de la feuille de papier en quatre zones pour interpréter les hampes, les jambages, les mouvements vers la gauche et vers la droite de l’écriture.

Haut

Gauche Centre Droite

Bas

Le haut représente la zone intellectuelle, spirituelle, éthique et religieuse ;

Le centre représente la vie extérieure, consciente, les états mentaux ;

Le bas est la zone matérielle erotico-sexuelle, celle des rêves et états analogues ; ils représentent également l’inconscient ;

La droite caractérise les rapports avec l’avenir, extraversion ;

La gauche, les rapports avec le passé, introversion.

Koch utilise ces significations de la croix de Max Pulvers pour fournir diverses interprétations. Ainsi dans le cas de l’accentuation en hauteur de la couronne (assimilée aux hampes), il écrit : « L’accentuation de la dimension supérieure par le graphologiquement en

perfectionner la méthode, va-t-il utiliser la symbolique spatiale de Grünwald qui, tout en conservant les principales signification de la croix de Pulver, l’enrichit de possibilités nouvelles.

Pour cela il divise la feuille de papier en quatre rectangles égaux qui reçoivent chacun une signification.

Le rectangle (a) représente la zone de la passivité (espace du spectateur de la vie)

Le rectangle (b) : la zone d’affrontement actif avec la vie

Le rectangle (c) : le début, la régression, la fixation à un stade primitif (état dépassé)

Le rectangle (d) : pulsions, instincts.

Grunwald a établi cette théorie à la suite de diverses expériences qu’il a faites. Koch, utilisant cette symbolique spatiale pour interpréter le dessin d’un adolescent de quinze ans ayant représenté la plus grande partie de son arbre dans le rectangle (a), écrit : « Dans ce symptôme se trouve la tendance à céder, à reculer, à éviter la confrontation avec la réalité : fuite dans le monde du désir, qui ne connaît pas d’obligation, mais par-dessus tout fuite dans la passivité du simple spectateur »

A B

C D

VI° LIGNE NON FIGURATIVE – DESSINS EFFECTUES SOUS HYPNOSE

On appelle ligne non figurative une ligne dont le tracé n’est pas déterminé par aucune sorte de loi ou de modèle, ce qui n’est pas le cas de l’écriture où les lettres décrivent des modèles appris à l’école.

Ces lignes pourront être l’expression d’états psychiques déterminés ; par exemple si l’on met le sujet dans une humeur gaie, et qu’on lui demande de tracer sans réfléchir dans son état, les lignes qu’il voudra, on aura alors des lignes ou des figures qui seront l’expression de la joie.

On pourra obtenir de même des lignes qui représenteront l’état de distraction ; ce sont d’après Koch... « Des points ou des petits traits épars sans référence »

La concentration au contraire sera représentée « par un point isolé, ou peut-être encore une spirale étroitement enroulée » ; ces traits de figures pourront se retrouver dans l’arbre.

La plupart des expériences pour déterminer l’expression psychique des lignes non figuratives ont été faite avec des sujets en état d’hypnose à qui l’on suggérait la situation dans laquelle ils se trouvaient. Koch a ainsi obtenu des dessins d’arbre représentant de nombreux états psychiques parmis lesquels on trouve la fureur, le mensonge, le sadisme, les états névrotiques.

La fureur peut se traduire dans une couronne de feuillage par des courbes énergiques, concentrique, non liées avec le tronc et par des branches non fermées à leur extrémité (de telles branches sont appelées par Koch « branche tubes »).

Le mensonge s’exprime par des branches à petits traits uniques multiples, enchevêtrées dans tous les sens, sans structure précise.

Le sadisme se manifeste par des troncs mutilé, entaillé ou par des branches ayant leur extrémité effilée en forme de poignard ou d’épine.

Enfin un état névrotique pourra s’exprimer par un arbre difforme, avec peu de branches.

VII° AUTRES SOURCES (permettant l’interprétation de l’arbre)

deux traits ; il en déduit que la racine à trait simple est probablement plus caractéristique de l’élément primitif que la racine à trait double, d’où les significations « primitivité ou primarité » qui leur sont encore données.

Peu de dessinateurs d’arbre représentant les racines, dans ses tables statistiques koch indique les chiffres suivants

  • Elèves de 3ème année secondaire (16ans) : 1,4% dessinent des racines à un trait et 1,7% dessinent des racines à deux traits

  • Employé de commerce (19 à 32) : 1,5 dessinent des racines à un trait contre 1,8 à deux traits.

On voit donc qui est préférable de ne pas dessiner de racines : la base du tronc reposera directement sur une ligne de sol horizontale.

B) Tronc sapin

Malgré la consigne donnée, certains sujets peuvent représenter un arbre dont le tronc montrera jusqu’au sommet comme le sapin. L’auteur que dans la plupart des arbres fruitier le tronc se déploie pour donner la couronne ; or, dans le tronc sapin cet étalement f ait défaut et il écrit à ce propos : « C’est comme si la zone du tronc se transportait dans la parie supérieur de la conscience. Tous les éléments originels, primitifs, se fraient leur chemin, l’état indifférencié, à travers le monde de la conscience et traversent ce monde qui a un aspect sublime s’il est différencié et cultivé ».

Et Koch va tirer comme conclusion que le dessinateur du tronc sapin est « toujours le plus primitif, le plus robuste, le plus assujetti à la terre, le moins différencié ».

Ce sera un bon travailleur manuel, un bon praticien, un bon artisan ; le tronc sapin peut être également dessiné par ceux qui n’ont pu s’épanouir.

Enfin, d’après ses statistiques, l’auteur que le tronc sapin est une forme première, c’est à dire du tout jeune âge, qui va correspondre chez l’adulte à un caractère primitif : à un léger retard.

Il est donc préférable de ne pas dessiner d’arbre à tronc sapin (fig. 2), ou à demi-tronc (fig). Cf. page suivante

C) Branches tubes

On appelle branche tubes des branches qui sont ouvertes à leur extrémité en forme de tubes (fig)

L’auteur précise également que si l’on veut faire exécuter une tâche présentant quelque difficulté à un sujet dessinant ce type de branche, il convient de lui préciser exactement ce qu’il doit faire, à cause de son manque de décision.

Le tronc tube (fig) a à peu près les même significations.

Les branches tubes disséminées dans une couronne de feuillage et ouvertes aux deux bouts mais qui permettraient de reconstituer des branches normales si elles étaient prolongées (fig) indiquent la multiplicité des buts sans objet précis, l’indétermination, l’improvisation.

Les branches tubes ouvertes aux deux bouts, placées dans n’importe quel ordre dans la couronne (fig), indique l’esprit de revendication, l’opposition, le goût des confits, des natures explosives.

En considérant ses études statistiques, Koch écrit que la branche tube n’est pas une forme première, elle débute en effet qu’a neuf ans chez les normaux, augmente vers quatoze-seize ans, puis diminue « probablement parce que vers seize ans les intelligents réussissent mieux à élaborer leurs buts »

Nombreux sont les ouvriers spécialisés de plus de 20 ans qui dessines des branches tubes (21,5%). Ceci n’a rien d’étonnant d’après l’auteur : « une grande partie n’arrive-t-elle pas sans but déterminé? Et s’ils en avaient un, l’obligation (le plus souvent économique) d’aller à l’usine les empêche de le réaliser, ce qui contribue encore à les jeter dans le vide ».

On en trouve 14% d’employés de commerce qui dessinent des branches tubes. Ce chiffre élevé, précise Koch, provient sans doute de ce « qu’un grand nombre choisit la profession commerciale par embarras et parce qu’elle paraît offrir une solution sociale acceptable »

Les défauts graves dont les branches tubes sont l’expression doivent donc conduire les dessinateurs d’arbres à toujours fermer l’extrémité de leurs branches

C) Epaississement et resserrements des branches

Les épaississements et les resserrements des branches (fig 10) ainsi que les épaississement du tronc (fig) ont la même signification. Pour faire saisir le sens de cette expression graphique, Koch compare les branches, ou le tronc, à un tuyau de caoutchouc capable de se distendre ou de se contracter à la façon de l’intestin et dans lequel s’écoule une « masse ».

« Les contactions arrêtent le flux ; les épaississements provoquent la stagnation ; elles arrêtent tout mouvement ultérieur. De la sorte, on ne peut comprendre que les caractères graphiquement opposés (épaississement et resserrement) aient la même signification »

Les principales significations données à ces formes sont : timidité, crispation, états convulsifs, blocage de la charge affective, « obstruction » (le plus souvent vérifiée même au point de vue organique). L’auteur, dans les exemples qu’il fournit, cite le cas d’un homme de 35 ans qui avait dessiné un épaississement de tronc et souffrait d’obstruction intestinale.

E) Arbre en espalier

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De nombreux candidats à un emploi se voient imposer le dessin d’un ou de plusieurs arbres par
le cabinet de sélection chargé de les examiner.
A l’origine c’est Emile Jucker, conseiller d’orientation dans le canton de Zurich, qui eut le
premier, vers 1928, l’idée d’employer le dessin d’un arbre comme instrument de diagnostic
pathologique.
Jucker s’arrêta au thème de l’arbre à la suite d’une longue étude de l’histoire de la culture et
surtout des mythes. Pour formuler ses diagnostics, il se laissait guider par l’intuition.