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Pédo P3 S2

Année académique : 2019/2020
Partagé par:
Étudiant Anonyme
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Université de Lille

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SOIGNER UNE DENT TEMPORAIRE

Cours axé sur la clinique du quotidien Soigner une dent = la base pour le chirurgien-dentiste, mais il s’agit aussi de réaliser une restauration biocompatible, esthétique, étanche et pérenne. Soigner un adulte ≠ enfant. Evolution de la médecine bucco-dentaire à travers le temps... Changement de concept de la maladie carieuse, notamment chez l’enfant ( carie précoce de l’enfant), donc prise en charge globale et adaptée Développement des techniques (MEOPA, anesthésie électronique), de matériaux et nouvelle approche.

Pourquoi soigner une dent temporaire?

Eviter les infections (cellulites, septicémies) Permettre une alimentation correcte Permettre les relations sociales (à l’école...) Contribuer à la qualité de vie (bien dormir, attention à l’école...) Guider la croissance maxillo-faciale

Maintenir l’espace sur arcade Guider l’éruption des dents permanentes

La dent temporaire, une dent pas comme les autres...

Particularités anatomiques

    • Couche d’émail mince, émail blanc, bleuté (DP plus jaune)
    • Chambre pulpaire volumineuse, nombreuses communications pulpo-parodontales

Restauration en denture temporaire

Introduction :

Dr Marquillier nous conseille deux ouvrages pour l’odontologie pédiatrique : “Le guide odontologique : la Clinique par la preuve” et “La carie précoce du jeune enfant”.

Une lésion initiale n’implique pas obligatoirement de symptômes douloureux et évolue rapidement vers la pulpe (→ nécrose rapide et fréquente)

︎ Particularités physiologiques

  • Stades M/S/R ou Labile constructif/Stabile/Labile destructif

Anatomie dentaire

A. Rappel : anatomie externe

︎ Couronne

    • Faible hauteur (→ PA moins rétentives)
    • Faces proximales très divergentes
    • Forme globuleuse surtout pour les molaires ︎ Racine
    • Longues et effilées
    • Apex pointus et incurvés
    • Très divergentes (molaires)
  • ︎ En occlusal

    • Relief peu marqué
  • B. Les différents stades

  1. Stade M (« maturation ») ou Labile constructif
    • 2-3 premières années de vie
    • Physiologie comparable à une DP immature
    • Potentiel de réparation, régénération ++
    • Thérapeutiques orientées vers la conservation
  1. Stade S (« stabilité ») ou Stabile
    • 2 à 6 ans
    • Comparable à une DP mature
    • Potentiel de réparation moins important qu’en stade M
    • Thérapeutiques orientées vers la conservation
  1. Stade R (« résorption ») ou Labile destructif
    • 3 dernières années de vie de la dent
    • Physiologie comparable à une DP en sénescence
    • Phénomène inflammatoire et résorption
  • C. Evolution des dents temporaires IC mandi : ≈ 6 mois IC maxi : ≈ 8 mois

I latérales = 12-18 mois M1 = 18-24 mois C = 24-30 mois M2 = 30-36 mois

C’est le plus fréquent, mais peut varier d’un enfant à l’autre

︎ ︎ ︎

pour la prophylaxie

    • Antécédents buccaux dentaires : soins déjà faits
    • Coopération
    • Hygiène dentaire : on ne fera pas les mêmes soins si mauvaise hygiène
  • Niveau socio-éco et culturel : association avec le

risque de développer des caries dentaires

  • Santé dentaire familiale : représentation de la

maladie carieuse chez les parents - Alimentation

→ Evaluer le risque carieux

B. Approche médicale de la pathologie carieuse :

Il s’agit de la prise en compte de tous les facteurs qui vont interagir sur la maladie : Habitudes d’hygiène alimentaire, bucco-dentaire Pathologies, antécédents, traitements Tests bactériens

Tests de pH

Bilan fluoré Cela va nous permettre de mieux expliquer aux parents et motiver le patient.

C. Diagnostic de la lésion carieuse :

    • Examen visuel classique (propre et sèche → nettoyer avec une petite compresse pour un premier RDV car la soufflette est un peu invasive)
    • Loupe grossissante, éclairage
    • Radiographies : rétro-coronaires (ou bitewing) +++ pour détecter les lésions proximales, et rétro-alvéolaires pour évaluer l’étendue de la lésion, au niveau de l’apex etc.
    • Transillumination par fibre optique
    • Fluorescence laser : Soprocare, Soprolife : mode cario et mode paro (les parents comprennent mieux où se situe la carie), Diagnodent
    • Test électrique C’est important à comprendre ++ Avant, lors des études sur les lésions carieuses, on regardait qui était cavitaire, on parlait de l’indice CAOD = indice carieux cavitaire. Maintenant, les techniques de diagnostic ont évoluées, il existe des aides au diagnostic, de nouveaux outils qui font lumière sur toute une partie de la lésion carieuse qu’on ne prenait pas en considération (stades initiaux de la lésion). Cela va nous permettre d’agir plus

VI. Soigner la carie... mais pas que...

Autres raisons que la carie qui impliquent une restauration : ︎ Traumatisme

VII.

  • ︎ Perte de substance d’origine non carieuse : érosion, attrition

  • ︎ Défauts de structures :

    • MIH (hypominéralisation molaire incisive)
    • Défauts de l’émail, défauts de la dentine (dentinogénèse imparfaite) -...

Choix du matériau de restauration

A. Critères de choix du matériau

Le choix du matériau se fait en fonction de plusieurs critères :

    • RCI = risque carieux individuel
    • Pérennité : une restauration doit tenir sur une dent qui va rester longtemps sur arcade (ex : molaire qui reste jusque 9-11ans)
  • Isolation salivaire : si on est sous digue, on pourra faire des restaurations dans de meilleures conditions

  • Matériaux : si on cherche une reminéralisation, on va plus s’orienter vers des matériaux bioactifs comme les verres ionomères

  • Praticien : chacun a des affinités pour certaines techniques, certains matériaux

B. Principaux matériaux de restauration utilisés en Odontologie

pédiatrique

︎ CVI:
    • Photopolymérisable (Fuji II Lc) : CVI modifié par adjonction de résine
    • Chémopolymérisable (Fuji Equia, Fuji Triage) Important car « après en clinique ça patauge ». Aujourd’hui on parle de matériaux verres ionomères mais par abus de language on dit CVI.
  • ︎ Composite :

    • Condensable - Fluide
  • ︎ Amalgame : maintenant interdit chez l’enfant et la femme enceinte

  • ︎ Pansements (IRM, Cavit, biodentine,...)

  • ︎ Autres (ICON, CPP : coiffe pédiatrique préformée,...)

  1. Choix du CVI en clinique et mise en place ( à bien connaître)

︎ Fuji 2 Lc : photopolymérisable, relargue moins de Fluor que les deux autres car il comporte de la résine. VI de type MAR

→ Restaurations DT/DP (dent antérieure et postérieure)

Intéressant car il prend très vite, plus esthétique (on en met sur les incisives) mais moins résistant.

    • Radiographie, Anesthésie, isolation (digue le plus possible, dans certains cas on peut s’en passer)
    • Curetage carieux : les berges de la cavité doivent être bien propres pour qu’il y ait une étanchéité
    • Désinfection : chlorhexidine : CHX/hypochlorite/ conditionneur (acide poly-acrylique). Puis on rince et on sèche
    • (Choix de teinte)
    • Vibration de la capsule après activation
    • Insertion du matériau en phase fluide (brillant) par débordement dans la cavité
    • Sculpture avec spatule à bouche/microbrush (dès qu’il devient mat)
    • Photopolymérisation
    • Polissage, contrôle de l’occlusion Fuji 2 Lc surtout sur dent temporaires antérieures

︎ Fuji Equia : Chémopolymérisable, relargue du Fluor, plus résistant (vernis) → Restaurations DT/DP, on peut l’utiliser en technique sandwich, fond de cavité. A privilégier sur les dents postérieures car la longévité est bien meilleure.

    • Radiographie, Anesthésie, isolation
    • Curetage carieux
    • Désinfection : CHX/hypochlorite/conditionneur
    • (Choix de teinte)
    • Vibration de la capsule après activation
    • Insertion du matériau en phase fluide (brillant) par débordement
    • Soit sculpture avec spatule à bouche/microbrush (comme pour Fuji 2 Lc) et on attend que ça prenne.
    • Soit la technique Press finger (qu’on va privilégier). On va venir presser avec le doigt, le matériau avec de la vaseline/cocoa butter. Le matériau va bien fuser partout. On modèle ensuite à la spatule à bouche et on enlève les excès.
    • On laisse le matériau prendre mais on peut accélérer la prise en faisant du Light-curing pour augmenter la résistance du verre ionomère.
    • (Choix de teinte : rose ou blanc)
    • Vibration de la capsule après activation
    • Insertion du matériau en phase fluide (brillant)
    • Press finger avec vaseline/cocoa butter
    • Retrait excès spatule/microbrush/sonde
    • (Light-curing)
    • Contrôle de l’occlusion Si on a seulement un scellement de sillons, on fait juste un nettoyage prophylactique de la dent. La Haute Autorité de Santé demande à ce que ces scellements de sillons soient le plus possible à base de résine (avant c’était les seuls matériaux qu’on avait). Mais la résine doit être utilisée sous digue, ce qui est compliqué pour une première approche avec l’enfant (invasif). On va donc préférer les verres ionomères sans digue, plus tolérants à l’humidité.
  1. Composites ( le prof a passé les diapo)

Avantages : esthétique, résistant, économie tissulaire Inconvénients : mise en place plus longue et plus contraignante → Toutes restaurations sous digue – sealants

    • Radiographie, Anesthésie, pose de digue
    • Curetage carieux
    • Désinfection CHX

Pour les

Choix de teinte Mordançage – rinçage – séchage Bonding – photopolymérisation Pose de composite par incréments en préfigurant la morphologie – photopolymérisation Polissage Contrôle de l’occlusion

composites postérieurs : digue ++

VIII.

4)
︎ ︎ ︎

Autres matériaux

( Compomères ---) CPP : coiffes pédiatriques préformées, nombreux avantages ICON : innovant, esthétique (traitement des taches sur incisives en étant très économe des tissus dentaires IRM : pansement provisoire, biopulpotomie

Protocole opératoire

Protocole opératoire général : ︎ Radiographie pré-opératoire ︎ Anesthésie locale, slipper one très intéressant ︎ Isolation salivaire : digue, automaton, aspiration chirurgicale ︎ Curetage

carieux ︎ Désinfection de la cavité chlorhexidine/hypochlorite ︎ Conditionnement de la surface, dentin conditioner ︎ Pose de restauration (+ matrice/coin de bois) ︎ Pose du verre ionomère ︎ Pré-figuration à la spatule ou press finger (selon le matériau) ︎

Polymérisation (light-curing) accélère la prise ︎ Polissage sous spray

Restaurations en denture permanente immature

Introduction

Ce cours est complémentaire au cours précédent « restauration en denture temporaire ». L’objectif de ce cours est d’aller plus loin et d’appréhender d’autres techniques.

Les techniques évoluent, on n’a pas qu’une seule solution à notre portée et on a toujours des qui arrivent que ce soit au niveau des matériaux ou des techniques.

I] LA CHRONOLOGIE D'EVOLUTION

nouveautés

La classification de NOLLA (cf ED)

II] RAPPELS PHYSIOLOGIQUES

La dent permanente immature a une région apicale très ouverte, vascularisée avec une forte activité cellulaire, ce qui implique un potentiel de réparation très important.

Lors de la maturation de la dent, on assiste à un allongement de sa racine, une fermeture de l’apex et un épaississement des parois.

Exemple : Enfant avec un traumatisme sur 1 incisive centrale maxillaire, on espère que la dent ne va pas se nécroser. Pour savoir si la dent est toujours vivante et continue d’évoluer, quand on le revoit en contrôle, on lui fait une radio et on cherche la fermeture apicale ou l’épaississement des parois ou l’allongement de la racine (tout ceci est notamment dû au rôle de la gaine de Hertwig dans l’éruption et au niveau du système ligamentaire, on aura une activité cellulaire importante qui va permettre une croissance).

Le sac folliculaire est indispensable à l’éruption. Sa moitié coronaire permet l’ostéoclasie de l’os qui va gêner l’éruption et sa moitié basale va permettre l’édification radiculaire, la formation du ligament. On essaye de ne pas le léser quand on travaille.

La dent permanente immature est importante parce qu’on a des conséquences cliniques, notamment au niveau des incisives en cas de traumatisme.

L’éruption est importante à savoir notamment pour répondre aux parents qui se posent des questions sur l’arrivée en bouche des dents permanentes de leurs enfants.

Il est également important de savoir quand la racine doit être achevée pour savoir quel est le type de traite - ment endodontique à réaliser (on essaye d’en faire le moins possible).

Le début de minéralisation est aussi important, notamment pour l’IC et M1 qui commencent à se minérali- ser vers la naissance, à 3-4 mois. Elles partagent une période de minéralisation commune qui a des implica - tions pour la clinique, notamment au niveau du MIH (= anomalie qui touche au minimum une molaire per - manente et éventuellement 1 incisive, il y a différents degrés d’atteinte). On comprend dès lors pourquoi certaines dents sont touchées et pas d’autres.

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SOIGNER UNE DENT TEMPORAIRE
Cours axé sur la clinique du quotidien
Soigner une dent = la base pour le chirurgien-dentiste, mais il s’agit aussi
de réaliser une restauration biocompatible, esthétique, étanche et pérenne.
Soigner un adulte enfant.
Evolution de la médecine bucco-dentaire à travers le temps...
Changement de concept de la maladie carieuse, notamment chez l’enfant
( carie précoce de l’enfant), donc prise en charge globale et adaptée
Développement des techniques (MEOPA, anesthésie électronique), de
matériaux et nouvelle approche.
Pourquoi soigner une dent temporaire ?
Eviter les infections (cellulites, septicémies)
Permettre une alimentation correcte
Permettre les relations sociales (à l’école...)
Contribuer à la qualité de vie (bien dormir, attention à l’école...) Guider la
croissance maxillo-faciale
Maintenir l’espace sur arcade
Guider l’éruption des dents permanentes
La dent temporaire, une dent pas comme les autres...
Particularités anatomiques
- Couche d’émail mince, émail blanc, bleuté (DP plus jaune)
- Chambre pulpaire volumineuse, nombreuses communications
pulpo-parodontales