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LA Naissance DE L' Objet EN Peinture

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Histoire des arts

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Année académique : 2019/2020
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Université de Lille

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SEANCE 4 : LA NAISSANCE DE L'OBJET EN PEINTURE,

de Sanchez Cotan à Jean-Baptiste Chardin

I. Les origines et le sens de la nature morte

Nature morte : on ne trouve pas de tableaux représentant des objets avant la fin du XVIème siècle. Il semble que l’accessoire n’était pas considéré comme suffisant, à partir de 1590 ils vont commencer à acquérir une autonomie avec un sens allégorique. Mot utilisé « nature morte » pour la première fois au XVIIIème siècle par J Descamps, en 1780, et ce mot va se diffuser dans toute l’Europe. Jusqu’au XVIIIème siècle il y a une hiérarchie des genres, on gradue les œuvres en fonction de ce qu’elles représentaient. Représenter une scène religieuse ou mythologique est plus compliqué car on en a jamais vu, c’est le grand genre, au contraire représenter des objets est beaucoup plus simple. Après le grand genre, il y a les portraits, et en dessous des portraits il y a les peintures d’objets. Jusqu’au XIXème siècle les objets sont dans le genre inférieur.

Nature morte aux pèches vers 50, Pompéi, soucis pour l’objet chez les romains.

Les époux Arnolfini (1434), Van Eyck ; il y a beaucoup d’objets mais ils ont une fonction subalterne, ils ne sont que accessoires et futiles.

Jacopo de Barbari (1445-1516), il va faire un tableau Perdrix grise, flèche et gants en 1504 (Munich, Alte Pinakothek), c’est un « uniqum ». Le développement de la nature morte sera beaucoup plus long.

Juan Fernandez El Labrador, Grappes de raisin (Madrid, Musée du Prado)

Pourquoi ce genre de représentations? A cette époque on lit beaucoup d’ouvrages de l’antiquité Pline l’ancien L’histoire naturelle et Philostrate, dans ces textes on raconte l’histoire d’un peintre grec Zeuxis qui a voulu jouer un mauvais tour à Parrashios, Zeuxis a peint 2 grappes de raisin et elles étaient tellement réussies que les oiseaux les picoraient, il a fait la même chose avec Parrashios, mais Parrashios lui joue aussi un tour comme ça en peignant un faux rideau. A ce moment là se développent des ekphrasis, ce sont des tableaux qu’on repeint à partir de textes, et les jeunes élèves veulent peindre des grappes de raisin avec l’histoire de Zeuxis et Parrashios. Les raisins sont une référence littéraire.

II. Flandres – Italie : les scènes de marché

Les racines de la nature morte ; dans un combat entre l’Italie et la Flandres, le premier artiste à donner de l’important à l’objet est Pieter Aertsen (1508-1575). Il développe à partir du milieu du XVIème siècle des scènes de marché.

Les 4 éléments – Le feu, 1569 (Londres, National Gallery), peinture flamande avec beaucoup de détails, au premier plan vie très active avec des femmes qui s’occupent de la nourriture, et à l’arrière plan on voit une porte ouverte, représente Jésus chez Marthe et Marie, Marie ne fait rien, elle écoute Jésus et Marthe s’occupe de tout préparer. Marthe et Marie représentent la vie active et la vie contemplative.

Annibale Carrache, La Boucherie 1580 (Oxford, Christ Church), le peintre est un intellectuel, il fonde l’Académie des illuminés (INCAMINATI), il veut réformer l’art, il veut une peinture qui insiste sur la réalité, les couleurs sont plus naturalistes, les hommes qu’il représente sont en train de s’activer aussi. Il veut montrer que l’art est une activité intellectuelle et manuelle. Sur ce tableau il se représente lui-même en temps que boucher.

Michelangelo Merisi da Caravaggio dit Caravage (1571-1610), la première peinture morte (1590), Le jeune Bacchus malade 1593 (Rome, Galerie Borghèse), il représente des pèches et des raisins ; l’objet lui parait être intéressant.

Corbeille de fruits, 1597 (Milan, Pinacothèque Ambrosienne), il explique que la dextérité pour peindre ce genre de chose doit être très développée, détails sur chaque feuilles qui semblent flétris et abîmés, les fruits sont gâtés, ce tableau est une allégorie de la vie. Les objets servent à représenter la fugacité de l’existence, ce tableau va avoir énormément de succès et va entraîner un mouvement de développement de la peinture d’objets, on appelle ces premiers tableaux des vanités. Sur ce tableau l’arrière plan est très clair alors qu’en général les arrières plans des natures mortes sont sombres.

Francisco de Zurbaran (1598-1664), apogée de la nature morte symbolique.

Plat avec citrons, panier avec oranges et tasse avec rose, 1633 (Los Angeles, The Northon Simon Foundation), tout est ordonné, on doit réfléchir au monde tel qu’il est agencé, évoque la question de l’ordonnancement du monde.

Tasse d’eau et rose, 1630 (Londres, National Gallery), tableau méditatif, il faut dépasser la réalité des choses pour atteindre leur essence. Références à la vierge avec la rose et l’eau. Déforme la tasse pour que l’on puisse voir à l’intérieur, on voit les deux anses de la tasse.

Antonio de Pereda (1611-1678), Nature morte aux noix 1634 (collection privée Bilbao) ; représente une table abîmée et des coquilles de noix, les noix ressemblent à des cerveaux et la coquille représente le tombeau du christ. C’est l’époque où l’on se pose la question du cerveau. Impression qu’il représente des cranes fracassés. Il nous pousse à méditer sur ce que nous sommes.

IV. Plaisirs et sensualité des objets au XVIIIème, Chardin et ses épigones

Jean Siméon Chardin (1699-1779). A son époque on va se mettre à aimer les objets pour ce qu’ils sont, les objets vont acquérir des statuts « agréables ». La philosophie anglaise empirique a un rôle qui n’est pas négligeable dans ce basculement de l’art. Chardin est un intellectuel et il est convaincu que le monde doit être matérialiste, monde du matérialisme et de l’amour de l’objet.

La raie 1728 (Paris, Musée du Louvre), impression de désordre mais tout est bien construit à partir de triangles, tout est équilibré. La raie représentée a l’air très humaine, on dirait qu’elle sourit. C’est le tableau avec lequel il va pouvoir rentrer à l’académie. C’est une scène d’histoire, impression d’une bataille.

Le bocal d’olives (Paris, Musée du Louvre) agencement harmonieux, agréable à regarder;

Roland Delaporte, Le verre de lait, 1787 (Paris, Musée du Louvre)

Anne Vallayer-Coster, La jatte blanche 1771, le pain ne représente plus le corps du christ.

Édouard Manet (1832-1883) La botte d’asperges, 1880 (Allemagne, Musée de Cologne), à cette époque là on va vouloir faire parler les objets en leur donnant une vie et une autonomie.

L’asperge, 1880 (Paris, Musée d’Orsay), représente une asperge manquante dans la botte d’asperges.

Vincent Van Gogh (1853-1890), Les souliers 1886, rupture avec la nature morte car à cette époque les bourgeois commandent des natures mortes, mais ces souliers ne seraient pas achetés par les bourgeois. Van Gogh se représente lui-même en tant que ces chaussures. Époque de la naissance des artistes maudits, ils ne vendent rien et n’ont pas d’argent. Époque symbolique, représente le tragique de l’existence.

Salvador Dali, La corbeille de pain 1926

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l’Europe. Jusqu’au XVIIIème siècle il y a une hiérarchie des genres, on gradue les œuvres en
fonction de ce qu’elles représentaient. Représenter une scène religieuse ou mythologique est plus
compliqué car on en a jamais vu, c’est le grand genre, au contraire représenter des objets est
beaucoup plus simple. Après le grand genre, il y a les portraits, et en dessous des portraits il y a les
peintures d’objets. Jusqu’au XIXème siècle les objets sont dans le genre inférieur.
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Les époux Arnolfini (1434), Van Eyck ; il y a beaucoup d’objets mais ils ont une fonction
subalterne, ils ne sont que accessoires et futiles.