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Histoire de France de 1789 à la IIIème république - Partie 1
Histoire - Histoire du XIXe siècle (AHIS 13F00)
Institut d'Études Politiques de Paris
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- Dissertation - L'Ancien régime et la Révolution en Europe de 1789 à 1848
- Le colonialisme et l’Europe (1850 – 1914)
- Etre bourgeois au 19ème siècle
- La ville en Europe au 19ème siècle
Aperçu du texte
15/1 Histoire
Programme :
L’Histoire de France de 1789 à nos jours
(Politique, économique, sociale, culturelle...)
Périodes : ( 4 heures par période)
I. 1789-1815 : Révolution et Empire II. 1815-1848 : La Restauration III. 1848-
Evaluations : Composition (Histoire ou Géographie) + Contrôle Continu : présentation orale avec une contrainte temporelle de 10 minutes ; devant un jury (3 personnes) ; 5-10 minutes de questions ; formuler une problématique. Exemples de thèmes : Maximilien Robespierre ; Napoléon Bonaparte ; Pierre Mendès France..., Traité de Francfort, la loi de séparation Eglise/Etat....
La Révolution et l’Empire (1789-1815)
Introduction :
Pourquoi étudier cette période ? Qu’a-t-elle d’intéressant ? C’est une période qui a eu un retentissement absolu considérable. C’est un des rares phénomènes qui a influencé l’ensemble de la planète. Les grands révolutionnaires de la planète qui vont suivre se revendiqueront tous de cette révolution. Dans les révolutions qui vont suivre, la Marseillaise devient le champ révolutionnaire par excellence. Exemple : Kant (Königsberg) a arrêté sa promenade quotidienne lors qu’il a appris le 14 juillet. On fait débuter l’histoire/l’époque contemporaine à cette date.
Rappel :
- MA : 1453 : chute de Constantinople ou 1492 : découverte de l’Amérique ;
- 15° : époque moderne qui dure jusqu’à la révolution.
Définition du mot « révolution » :
- Sens commun : un grand bouleversement (exemple : la révolution industrielle ).
- Sens politique : c’est lorsque l’on renverse un ordre établi.
- Sens astronomique : révolution en 365 jours. Cette notion rejoint un peu ce qui s’es t passé pour la France.
En effet, en 1789, on est dans une monarchie absolue (héritée de Louis XIV), puis l’on passe par la Monarchie Constitutionnelle, la République et l’Empire, pour revenir en 1815, à la Monarchie. La France connaît comme un retour sur elle-même.
Puisque l’on revient au point de départ, est-ce que la Révolution a été inutile ? Non, parce qu’elle a permis toute une série d’apport. Elle a été une période particulièrement féconde ou beaucoup de choses se sont produites et, de plus, ce sont des choses qui ont durés. Qu’a-t-on gardé de cette période-là ?
I- 1789, ou le triomphe des Lumières?
Au siècle des Lumières (XVIII°), beaucoup de philosophes vont considérablement transformés la vision du monde. Ils vont « éclairer le monde » : L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Notons que Diderot y fait un article sur l’« autorité politique » et où il affirme que l’autorité vient du peuple.
Michel Winock parle de 1789 comme « l’année sans pareil », une année avec des bouleversements absolument essentiels.
Il faudrait taxer les privilégiés sauf que ceux qui enregistrent la loi sont eux-mêmes privilégiés. Incapacité à réformer.
Les Parlements s’opposent à toute réforme supprimant les privilèges. Louis XVI n’a pas l’autorité nécessaire. L’idée de la monarchie absolue est de plus en plus contestée par les intellectuels : les idées des philosophes commencent à toucher de plus en plus de monde.
En parallèle, aux Etats-Unis, est mis en place la Constitution et une République avec séparation des 3 pouvoirs (Application des idées de Montesquieu).
Pourquoi ne pas s’inspirer des modèles américains et britanniques pour réformer ?
Ce sont de vraies interrogations de fond pour les gens instruits. Louis XVI , en 1788, devant la difficulté financière et politique, convoque les Etats Généraux qui doivent se tenir en 1789. Les Etats Généraux sont les représentants des trois ordres de la société (Clergé, Tiers Etats, Noblesse). Il y a à peu près 1 millier de délégués dont la moitié sont des membres du 1/3 état. On leur demande leurs avis pour réformer. Ceux qui vont venir ont d’autres problèmes à soumettre que celui de Louis XVI. Le vote se fait avec une voix pour chaque ordre : 1 pour le clergé, 1 pour la noblesse et 1 pour le 1/3 état. Début 1789, le 1/3 état, au vu de son nombre, veut un vote par tête afin d’avoir la majorité et de pouvoir changer l’issue. Cette idée est refusée.
Les Cahiers de doléances servent à exprimer aux délégués les changements souhaités, ce que veulent les français. Dans ces cahiers de fin 1788- 1789, personne ne remet en cause le Roi ou la monarchie. De plus, leur demander leurs avis n’était pas arrivé depuis 1615 : il y a donc beaucoup de demandes. Mais le roi n’attend qu’une réforme fiscale.
En Mai 1789, à Versailles, se tiennent donc les Etats Généraux (avec une cérémonie d’ouverture/d’inauguration, salle des Menus Plaisirs...). Mais un certain nombre de délégués sont déçus par le fait qu’on ne leur parle que de fiscalité. C’est un dialogue de sourds entre un pouvoir qui ne veut pas trop changer alors que les délégués veulent des changements en profondeur.
La situation échappe au contrôle des uns et des autres, sans être prémédité. C’est une réaction en chaine que personne ne contrôlera.
Les frustrations des délégués augmentent. 1er Geste de défi des députés du Tiers Etat (et de quelques députés du clergé et de la noblesse): puisque l’on représente la nation (+ de 80% de la population), on est l’Assemblée Nationale. Ils refusent de se retirer dans leur salle pour voter.
Le 20 juin, ils se retrouvent sans salle (salle fermée) donc ils se rendent dans la salle du jeu de Paumes.
Serment du jeu de Paume : ils décident de ne pas se séparer avant d’avoir donné à la France une constitution.
Constitution = Loi fondamentale qui définit la séparation des pouvoirs : on y explique qui exerce quelle autorité et comment. L’idée d’une constitution revient à remettre en cause le principe même de la monarchie absolue. Texte qui précise les pouvoirs, les libertés et les droits de chacun. C’est donc un acte de défi au Roi. Ils ne parlent plus d’états généraux mais d’Assemblée Nationale.
Le 23 juin, le Roi cède : les trois ordres siègeront ensemble et formeront l’assemblée nationale.
Le 9 juillet, elle se déclare Assemblée Nationale Constituante. Leur mission est de rédiger une Constitution. Ils ne se sépareront qu’une fois la constitution écrite. Ils n’avaient été élus qu’en tant que délégué des Etats Généraux et non comme membre de l’Assemblée Nationale. Cette Assemblée est formée de gens de professions libérales, instruits, qui ont du temps.
Les Etats généraux ont échoués : ce qui est déjà une révolution en soi (Assemblée Nationale) mais qui va échapper à tout contrôle.
2) Un processus révolutionnaire s’enclenche.
14 Juillet 1789 : Prise de la Bastille.
La Bastille est une prison et ce sont souvent des philosophes qui s’y
trouvent (Voltaire emprisonné sans jugement).
Certains pensent que le Roi va réagir pour interrompre ce processus révolutionnaire : Necker le principal conseiller de Louis XVI est renvoyé et il y a des troupes mercenaires aux abords de la ville. Une suite de rumeurs et de mouvements de foule, que personne ne contrôle et qui grossissent, se succèdent. Le peuple parisien veut se munir d’armes et des rumeurs disent qu’il y a des armes à la Bastille. Le gouverneur de La Bastille refuse d’ouvrir les portes. Les émeutiers prennent donc la Bastille qui est aussi un symbole de l’arbitraire royal. Le peuple renverse se symbole de l’arbitraire royal, du pouvoir du Roi à emprisonner ou libérer selon son bon vouloir. La révolution devient populaire, elle est dans la rue. La révolution est à Paris mais le jeu des rumeurs vient à toucher les provinces. Dès la moindre rumeur de danger, les paysans sont inquiets : on parle de la Grande Peur. Personne ne peut les protéger. Les Paysans s’attaquent aux châteaux (récupérer livres de corvées...). Pourtant, la plupart du temps, ce sont des rumeurs non-fondées.
La révolution progresse : Etats Généraux -> Paris -> toute la France jusqu’à la nuit du 4 août 1789 où pour apaiser cette agitation, on propose l’abolition des privilèges. Ce que la noblesse n’aurait jamais accepté, elle doit ici y céder. Ce sont donc des bouleversements profonds qui ont lieu : on touche à la structure fondamentale de la société. Ce n’est plus de société d’ordres mais une société d’individus.
obéir au pape mais à la nation (schisme : jureurs/réfracteurs). Une partie de la noblesse et de la population commence à fuir le territoire français. Mais la monnaie ne cessera de se dévaluer.
b) La Fête de la Fédération du 14/7/1790 ou la Célébration de cet Aboutissement.
Officiellement, on commémore cette fête et non la prise de la bastille. Le jour de cette fête, tous les représentants des départements fran çais jurent fidélité au roi et à la nation. Par ailleurs, le roi est présent à cette fête et semble adhérer à ces grands principes qui se sont épanouis depuis 1789. Monarchie constitutionnelle : roi partage le pouvoir avec un parlement élu au suffrage censitaire. Le roi possède le pouvoir exécutif (droit de véto) et une partie du législatif.
On célèbre l’adhésion de toute la France à la fédération française. Impression que la révolution est terminée. Le roi semble adhérer à cette évolution mais on a un régime qui ne peut fonctionner qu’avec l’assentissement du roi.
Certains conseillent au roi d’utiliser son véto (bloquer la situation) ou de partir à l’étranger pour trouver des alliés (les nobles qui ont fuis entre autres). Il tente de s’enfuir. Le régime ne marche que si le roi est d’accord.
20 juin 1791 : il est reconnu à Varennes : on parle de l’équipé de Varennes. Il est arrêté et ramené à Paris.
On fait comme si le roi n’avait rien fait pour faire perdurer le régime. Mais le 17/7 : manifestation sur champ de Mars à Paris ; l’armée tire sur la foule. On se divise : partisans de la monarchie constitutionnelle (parlementaires)/ partisans de la République.
Avec la déclaration des droits de l’homme, certains pensent qu’il faut aller libérer les autres peuples : aller faire la guerre.
20 Avril 1792 : déclaration de guerre à l’Autriche mais pb : pour faire la guerre il vaut mieux être préparé et ce n’est pas le cas. Les officiers étaient les nobles et la plupart sont partis (parfois dans les armées ennemies). Très vite, l’armée française est en déroute. D’envahisseurs, on devient très vite envahis.
II- L’Expérience Républicaine (1791-1799)
De Varennes à Valmy : l’échec de la monarchie constitutionnelle.
Les armées ennemies/étrangères commencent à arriver sur le territoire. Elles sont commandées par Brunswick qui publie un texte, le 9 août 1792, pour les parisiens pour ne pas toucher au roi et à sa famille. Menace de représailles. Mal compris par les plus extrémistes qui y voient la preuve que le roi est dans le camp des ennemis de la France -> Trahison : les ennemis défendent la personne du roi.
10 août : attaque du palais des Tuileries. Roi se réfugie à l’assemblée. Fin de la monarchie.
Il faudra attendre la victoire de Valmy = 1ère victoire des armées révolutionnaires, pour que la république soit déclarée. Armée composée de volontaires de toute la France (symbole de la marseillaise).
On rentre dans un nouveau régime : le régime républicain. Le premier est la Convention. Nouveau régime = Nouvelle constitution : L’assemblée élue au suffrage universel directe est la convention.
A) La Convention
1) Vers une vraie démocratie?
On est passé au suffrage universel (sauf pour les femmes ; féministe Olympe de Gouges) -> démocratie.
Res Publica = contraire de la monarchie. Notons que toutes les républiques ne fonctionnent pas de façon démocratique.
Demos Cratos : pouvoir est exercé par le peuple.
La République est théoriquement une démocratie au suffrage universel (tout le monde). Suffrage censitaire : ceux qui payés une certaine somme d’impôts, ce sont les plus riches qui ont le droit de voter, de plus, vote pour les gens qui se présentent et qui sont un minimum instruits.
L’Assemblée est toute puissante : c’est là que se prendront les grandes décisions.
Que faire de Louis XVI ? - Certains veulent un procès. On discerne des groupes plus ou moins modérés. Ces groupes sont le signe que la vie politique commence à s’organiser en groupes presque par partis. Le pouvoir est encore partagé ce n’est qu’après que des figures et partis, des structures vont émergés. - Les plus Radicaux veulent une condamnation à mort du roi. Les partisans du procès du roi vont l’emporter. On fait comparaître le roi devant la convention pour Haute Trahison.
21/1/1793 : roi est condamné à mort et reconnu coupable. Il est guillotiné et il fait preuve d’une profonde dignité qui va étonner. Cet acte est quelque chose de rare dans l’histoire de France : le dernier roi tué est Henri IV. Impression de comme si on avait commis l’irréparable. Celle qu’on a accusé d’avoir une mauvaise influence sur le Roi est Marie-Antoinette (le roi n’avait pas de maîtresse) qui est guillotiné aussi. On met définitivement fin à la monarchie.
Après l’exécution de Louis XVI, la guerre reprend : la révolution est allée trop loin.
Des divisions se font sentir dans le comité de salut public : indulgents/enragés -> Grande Terreur finit même par toucher les chefs mêmes de la révolution.
Robespierre fait exécuter les uns et les autres. Robespierre fait peur à tout le monde.
27/7/1794 : Robespierre est lui-même arrêté et est exécuté le lendemain.
Fin de la Terreur et de la Convention.
B) Le Directoire ou la République Conservatrice.
Mise en place d’un nouveau calendrier = calendrier révolutionnaire (juillet = thermidor ; dix mois en tout).
- Des Institutions Viables?
Thermidoriens évitent le retour de la monarchie et de la Terreur. Essaient de faire des institutions. Ils veulent une nouvelle république, une république raisonnable. Ils cherchent une voie moyenne. Fin de la Terreur mais pas fin de la violence : vengeances des nobles, révoltes monarchistes vont réapparaître.
Octobre 1795 : Insurrection royaliste à Paris. Napoléon Bonaparte règle le pb.
Contexte troublé et violent. On crée une nouvelle constitution dirigé par le Directoire (dirigé par des directeurs) :
- Le pouvoir exécutif est détenu par 5 directeurs. Un des 5 est renouvelé tous les ans ;
- Deux chambres qui ont le pvr législatif : renouvelable par 1/3 tous les ans : o Conseil des anciens ; o Conseil des 500. Pb : pas de stabilité puisqu’il y a des élections tous les ans.
Cette constitution est adoptée et ratifiée le 18 septembre 1795 et va durer jusqu’en 1799.
Institutions pas vraiment viables : ni terreur, ni monarchie. Pari difficilement tenable.
- Une Politique Intenable?
Ils vont se battre sur tous les fronts et multipliés les m écontents :
Ceux qui était pour une république égalitaire : Gracchus Babeuf est arrêté et exécuté ; considéré comme trop extrémiste.
Septembre 1797 : les élections donnent la majorité aux royalistes : le retour de la monarchie ne peut pas avoir lieu. Election annulée.
Election des jacobins = groupe d'hommes politiques républicains prônant l'organisation de la Commune sur le modèle centraliste de la période montagnarde : nouvelle annulation. Ils multiplient le nombre de leurs ennemis. Et ils ne sont pas soutenus pas la population car il y a toujours des problèmes économiques. Pouvoir décrédibilisé qui n’a pas réussi à satisfaire la population.
Pendant ce tps, on essaie d’éloigner Bonaparte. En 1799, il est de retour en France : autour de lui se forme une coalition de mécontents. On commence à organiser un complot qui s’exprime le 18 Brumaire. Autrement dit, le 9 novembre 1799, a lieu un coup d’état qui met fin à cette expérience républicaine même si de nom elle se maintient.
III- Le Consulat ou l’Illusion Républicaine
Suite au coup d’état, se met en place un nouveau régime= le consulat et donc une nouvelle constitution.
A) La Consolidation de La Révolution?
- Des Institutions Stables.
Pour Napoléon : « La révolution est fixée aux principes qu’ils l’ont commencé, elle est finie ».
Fin de la révolution, du désordre, du chaos installé en France.
On stabilise le régime. Le Consulat est lié au nom des personnes qui exercent l’exécutif : 3 consuls dont celui qui domine est Napoléon Bonaparte.
Etendue des pvrs du 1 er consul :
- Promulgue et fait exécuter les lois ;
- Nomme et révoque les ministres, les hauts fonctionnaires, les juges, les généraux ;
- Commande l’armée. Exécutif fort avec 1 er consul qui concentre des pouvoirs importants. Pas grand-chose pour le législatif qui est affaiblit. En effet, il y a 4 assemblées.
La constitution de l’An VIII : (car on est toujours dans le calendrier révolutionnaire, fin 1799) o République : mais les deux autres consuls n’ont finalement qu’un pouvoir consultatif et les Assemblées n’ont pas l’initiative des lois.
- Redressement Financier : dès 1789, il y a eu des réformes mais globalement
le désordre financier est total à cause de l’inflation et du pb du déficit
budgétaire de l’Etat. On essaie de prélever des impôts sur les territoires
conquis pour y remédier. Il est temps d’essayer de réorganiser l’économie et
surtout de réorganiser toute la perception des impôts : mise en place d’une
administration spécialisée pour prélever des impôts.
- en 1800 : fondation de la Banque de France à laquelle on donne le monopole de l’émission de la monnaie et on crée le Franc Germinal basé sur l’or (on parle aussi de Franc-or) qui aura une valeur à peu près stable jusqu’en
- On réussit dont a résoudre le pb de l’inflation pendant 1 siècle.
- 1804 : Le Code Civil : œuvre peut-être la plus importante. NP écrira dans ses mémoires que sa plus grande œuvre ce sera le code civil. Code =recueil/ensemble de lois (code de la route), ici l’ensemble des lois qui concerne les rapports entre les différents membres de la société (membres de la famille) ; tout ce qui concerne la propriété privée (tous les rapports de propriété). Il concrétise de façon presque définitive l’égalité devant la loi : chacun est géré par le même ensemble de lois, pas d’ordres, de classes. En csq, le patrimoine de la noblesse va se réduire (argent répartis à part égale).
B) Ou sa Liquidation?
- Une Dérive Vers le Pouvoir Personnel
« Eh Bien ! Qu’y-a-t-il dans la constitution ? – Il y a Bonaparte. »
Cette Constitution est taillée sur mesure pour NB qui concentre un pouvoir assez considérable. Pourtant ce n’était pas suffisant pour lui et son ambition : rédaction de la constitution de l’An X.
La modification majeure est que le premier consul l’est désormais à vie, il aura la possibilité de choisir son successeur. Autrement dit, on crée un peu une monarchie héréditaire.
- Une Dérive vers une Pratique du Pouvoir Autoritaire
On met au pas les opposants en faisant pressions sur eux. Il y a des opposants et des essais pour tuer le consul qui donne lieu à la première enquête de police scientifique. Suite à l’enquête, en 1804, le Duc d’Enghien est arrêté et condamné à mort.
Plusieurs mesures traduisent cette pratique d’un pouvoir autoritaire :
- Un Etat policier : une police qui assure une surveillance de la population ; Fouché = chef de la police et a des informateurs partout ; on surveille certaines personnes qui pourrait être à risque.
- Censure et Propagande : on cherche à contrôler l’information. NP s’est d’ailleurs distingué par ses talents de propagandiste (tableaux). Il va très
étroitement contrôlé qui a le droit d’imprimer des journaux : il n’est pas question que la presse française se permette de critiquer le régime.
On est loin des idéaux de liberté des premiers instants de la révolution française. Le consulat semble terminer le processus révolutionnaire et semble inscrire un certain nombre d’acquis, apporte la prospérité jusqu’aux années 1810 mais on a comme un retour à l’ancien régime : utilisation extrêmement efficace de la police pour restreindre les libertés individuelles. Mais tant que l’ordre règne, les français sont prêts à s’accommoder à cette situation.
IV- Le Premier Empire, une Parenthèse?
Constitution de l’an XII : « Le gouvernement de la république est confié à un empereur héréditaire. » Il cherche à montrer qu’il est le prolongateur de la révolution française.
A) Qu’est-ce que l’Empire?
Empire = continuation du Consulat avec un changement d’appellation et un renforcement du pouvoir personnel.
La scène du sacre marque les esprits : on a fait venir le pape (le tableau de David serait assez fidèle selon les écrits qu’il en reste). Il se met lui-même la couronne. Sacre des rois de France à Reims alors que Napoléon Ier se fait couronner à Notre-Dame. Symbolique de la couleur rouge = couleur impériale (couleur blanche et bleue de France pour les rois).
Passage du consulat à l’empire. Le retour d’une forme de monarchie.
- Un Régime Politique
Un régime avec un monarque absolu :
Pas vraiment de contre-pouvoir en tant que Consulat et plus aucun ici. Le caractère personnel du pouvoir s’est renforcé : beaucoup de décisions reviennent à Napoléon. Les ministres sont des collaborateurs qui sont serviles mais quand même compétents. Il est un travailleur acharné (qui lui viennent de ses habitudes de militaires). L’essentiel est de prendre les décisions. Il est brillant et a un orgueil démesuré : il ne peut pas tolérer de déléguer une partie de son autorité. Taléran = homme à la fidélité douteuse mais compétent. Napoléon dit que c’est la seule personne avec qui il aime discuter. Le peuple n’est là un tant soit peu que
B) L’Echec de l’Empire
L’empire va échouer essentiellement à cause de facteurs qui sont extérieurs.
- L’Europe Coalisée
Napoléon va voir se dresser face à lui des coalitions d’états qui vont chercher à renverser la domination française (prussiens, russes, GB, Autriche...). La Grande armée sera réunie à Boulogne pour préparer l’invasion mais la flotte n’arrivera jamais (défaillance des bateaux). A chaque fois que l’on signe des paix ce ne sont que des trêves. Ils veulent en finir avec la puissance napoléonienne : ils sont aidés par les peuples. Ce que les français ont exportés avec la révolution = sentiment national va renverser leur propre régime. Les peuples rejettent l’influence française comme une influence étrangère. Petit à petit, les opinions publiques sont de plus en plus hostiles et appui l’aide du souverain contre l’influence française.
On se bat au nom de sa nation contre la domination française.
1812-1813 : Les choses se compliquent. Soulèvement en Espagne.
En mars 1814, les armées ennemies menacent désormais la France. Le Sénat contraint l’empereur a abdiqué. Il sera exilé sur l’ile d’Elbe (au large de la Toscane) et la monarchie est restaurée en 1814.
Avril 1814 : Sénat destitue Napoléon. Le 6 Napoléon abdique. On restaure la monarchie avec Louis XVIII.
- Les Cents Jours
En exil, NP s’ennuie, il se rend compte que le retour monarchie ne se passe pas aussi bien que le voudrait les royalistes. Une escorte autrichienne a dû lui donner un uniforme pour éviter la foule. Moins d’un an plus tard, en mars 1815, il rentre en France et est persuadé que les français vont se rallier à lui. On envoie des troupes l’arrêter mais ces mêmes troupes se rallient à lui.
Monarchie restaurée s’effondre avec son retour. La guerre reprend car les puissances européennes voulaient chasser Napoléon. Bataille de Waterloo : Les légendes du siècle. La France est battue : les anglais reçoivent leurs renforts les premiers. L’Empire s’effondre une seconde fois en 1815. NP est Conduit en exil plus loin dans l’Atlantique sud : ile de Sainte Hélène où il meurt.
Conclusion :
- La France est rentrée dans l’époque contemporaine (1789 = passage)
- Une société d’ordres a laissé la place à une société de citoyens, d’individus égaux (fin de la distinction par la naissance remplacée par le
mérite personnel). Idée nouvelle défendue par la bourgeoisie qui considère que c’est par son mérite qu’elle y arrive.
- Le principe de la souveraineté nationale : l’autorité vient du consentement des gouvernés et non de Dieu -> sentiment nationale qui se diffuse en Europe : c’est d’ailleurs ce qui fait tomber Napoléon (ils ne veulent pas de la puissance française).
- Le retour en arrière (vers la monarchie absolue) n’était pas possible : la même monarchie n’est plus possible/Monarchie qui doit tenir compte d’un héritage révolutionnaire -> gérer cet héritage. L’Europe en sortira aussi bouleversée : les idées de la Révolution vont être essaimées et seront les germes des grands bouleversements du XIXème siècle. Elles se dvp et prospèrent.
Histoire de France de 1789 à la IIIème république - Partie 1
Matière: Histoire - Histoire du XIXe siècle (AHIS 13F00)
Université: Institut d'Études Politiques de Paris
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