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Les différences entre perception et intelligence

On peut dire, en somme, que la perception diffère de l’intelligence en...
Matière

Psychologie cognitive I (PSY1002)

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Année académique : 2021/2022
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Université du Québec à Trois-Rivières

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LES DIFFÉRENCES ENTRE PERCEPTION ET INTELLIGENCE

Introduction

La théorie de la Forme a renouvelé le problème des relations entre l’intelligence et la perception, montrant la continuité qui relie les structures caractéristiques des deux domaines. Il n’en est pas moins vrai que, pour résoudre le problème en respectant la complexité des faits géométriques, il faut faire l’inventaire des différences avant de revenir aux analogies qui mènent à des explications possibles.

Une structure perceptuelle est un système de relations interdépendantes. Qu’il s’agit de formes géométriques, de poids, de couleurs ou de sons, il est toujours possible d’exprimer les totalités dans des relations, sans détruire l’unité entièrement en tant que telle. Il suffit alors, pour mettre en évidence à la fois les différences et les similitudes entre les structures perceptuelles et opératoires, d’exprimer ces relations dans le langage du « groupage », de la manière dont lesphysiciens, en formulant en termes réversibles les phénomènes thermodynamiques, constatent qu’ils sont intraductibles dans un tel langage en raison de leur irrévéribilité. Dans ce cas, la non-correspondance des symbolismes met en évidence, de manière beaucoup plus claire, les différences en jeu. A cet égard, il suffit de reprendre les diverses illusions géométriques connues, en variant les facteurs respectifs, ou les faits qui se rapportent à la loi de Webér, etc., et de formuler en termes de regroupement toutes les relations ainsi que leurs transformations en fonction des modifications extérieures. Les résultats ainsi obtenus se manifestent clairement: aucune des cinq conditions du « groupement » n’a été remplie au niveau des structures perceptuelles et, lorsqu’elles semblent déjà proches de l’être, comme dans le domaine des « constances », qui annoncent la conservation opérationnelle, l’opération est remplacée par de simples réglementations, non entièrement réversibles (et donc à mi-chemin entre l’irréversibilité spontanée et la même réglementation opérationnelle).

Les regroupements dans la perception

Il n’y a aucune possibilité de réduire un système perceptif à un regroupement, sauf si les inégalités sont prises sur un pied d’égalité parl’introduction de transformations non compensées, qui constituent la mesure des déformations (illusions) et attestent de lanon-ancivité ou non transitivité des relations perceptuelles, de leur irréversibilité, de leur non-associativité et de leur non- identité. Cette analyse (qui nous apprend d’ailleurs ce que serait la pensée si ses opérations n’étaient pas « groupées ») démontre que la forme d’équilibre inhérente aux structures perceptuelles est différente de la forme des structures

opérationnelles. Dans ces dernières, l’équilibre est à la fois mobile et permanent, car les transformations intérieures au système ne le modifient pas, car elles sont toujours exactement compensées, grâce aux opérations inverses réelles ou virtuelles (réversibilité). Dans le cas des perceptions, au contraire, chaque modification de la valeur d’une des relations en jeu entraîne une transformation de l’ensemble, jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit constitué différent de celui qui caractérise l’état avant;il y a donc donc « déplacement d’équilibre » (comme on dit en physique, dans l’étude des systèmes irréversibles, comme les systèmes thermodynamiques), et non plus un équilibre | permanent. C’est le cas, par exemple, pour chaque nouvelle valeur du cercle extérieur B, dans l’illusion qui vient d’être décrite: l’illusion augmente alors, ou diminue, mais ne conserve pas sa valeur initiale.

Plus encore: ces déplacements d’équilibre obéissent à des lois de maxime: une relation donnée ne engendre pas une illusion, puis ne produit pas une transformation non compensée, mais même une certaine valeur, en attention à celui des autres relations. Après cette valeur, l’illusion diminue,parce que ladéfinition est partiellement compensée sous l’effet des nouvelles relations de l’ensemble: les déplacements d’équilibre donnent donc lieu à des régulations ou compensations partielles, qui peuvent être définies par le changement de signe de la quantité (par exemple, l’illusion de Delboeuf diminue lorsque les deux cercles concentriques sont trop proches ou trop séparés). Ces réglementations, dont l’effet est de limiter ou de « modérer » (comme on dit en physique) les déplacements d’équilibre; sont comparables à certains égards aux opérations de renseignement. Si le système était d’ordre opérationnel, toute augmentation de l’une des valeurs correspondrait à la diminution d’une autre valeur et réciproquement (il y aurait donc réversibilité); d’autre part, si j’habite des déformations sans frein lors de chaque modification extérieure, le système n’existerait plus en tant que tel; l’existence des réglementations manifeste ainsi celle d’une structure intermédiaire entre irréversibilité complète et réversibilité opérationnelle.

Mais comment expliquer cette opposition relative entre les mécanismes perceptifs et les mécanismes intellectuels? Les relations dont se compose une structure d’ensemble, telle que celle d’une perception visuelle, expriment les lois d’un espace subjectif, ou espace perceptiel, qui peut être analysé et comparé à l’espace géométrique ou opératoire. Les illusions (ou transformations non compensées du système des relations) peuvent alors être conçues comme des déformations de cet espace, dans le sens de la dilatation ou de la contraction (1). De ce point de vue, un fait capital domine toutes les relations entre perception et intelligence. Lorsque l’intelligence compare deux termes l’un de l’autre, * comme dans la mesure de l’un par l’autre, ni le comparateur ni le comparateur (autrement dit, ni le mètre ni le mesuré) ne sont déformés par la comparaison. Au contraire, en cas de comparaison perceptuelle, et notamment lorsqu’un élément sert de modèle fixe dans l’évaluation d’éléments variables, Il y a une déformation systématique

comparent, tels que deux lignes droites qui s’étendent l’une par rapport à l’autre. On peut donc établir une loi des « concentrations relatives », indépendante de la valeur absolue des effets de la concentration et exprimant les déformationsest relative sous la forme d’une simple valeur probable, c’est-à-dire par la relation des concentrations réelles avec le nombre des concentrations possibles.

Nous sommes donc ici, en mesure d’énoncer plus clairement l’opposition, sans doute essentielle, qui sépare l’intelligence de la perception. La loi de Weber est souvent traduite en disant que toute perception est « relative ». Aucune différence absolue n’est perçue, puisque 1 gramme ajouté à 10 peut être perçu, alors qu’il ne le sera pas lorsque ce gramme est ajouté à 100. Par ailleurs, lorsque les éléments diffèrent sensiblement, les contrastes sont accentués, comme en témoignent les cas ordinaires de concentrations relatives, et ce renforcement est à nouveau relatif aux magnitudes du jeu (une pièce semble ainsi chaude ou froide, selonqu’elle vient d’un lieu de température inférieure ou supérieure). Qu’il s’agit de similitudes illusoires (seuil d’égalité) ou de différences illusoires (contrastes), tout est doncpurement « relatif ». Mais n’en est-il pas de même dans l’intelligence? Une classe n’est-elle pas relative à une classification et une relation à l’ensemble des autres? En réalité, le mot relatif présente un sens très différent dans les deux cas.

La relativité perceptuelle

La relativité perceptuelle est une relativité déformante, en ce sens que le langage courant dit « tout est relatif », voulant nier la possibilité d’objectivité: la relation perceptuelle modifie les éléments qu’elle lie, et nous pouvons maintenant comprendre pourquoi. Au contraire, la relativité de l’intelligence est la condition même de l’objectivité: ainsi, la relativité de l’espace et du temps est la condition de sa propre mesure. Tout se passe, comme si la perception obligée de procéder étape par étape, par contact « immédiateté », mais partiel, avec son objet, le déformait par l’acte même de le centrer, au risque d’atténuer ces déformations par des décentrations tout aussi partielles, tandis que l’intelligence, embrassant en un seul tout un nombre beaucoup plus grand de réalités, selon des parcours mobiles et flexibles , atteint l’objectivité par une décentralisation beaucoup plus large.

Ces deux relativités, l’une déformante et l’autre objective, sont sans aucun doute l’expression à la fois d’une opposition profonde entre les actes d’intelligence et les perceptions, et d’une continuité qui suppose d’ailleurs l’existence de mécanismes communs. Pourquoi, en effet, si la perception et l’intelligence consistent à structurer et à établir des relations, ces relations sont déformantes dans un cas et non dans l’autre? N’est-ce pas parce que les premières sont non seulement incomplètes, mais insuffisamment coordonnables, alors que les secondes reposeraient sur une coordination indéfiniment généralisée? Et si le « groupement » est le principede cette coordination, et que saposition réversible prolonge les réglementations et les décentrations perceptuelles, ne faut-il pas alors admettre que les concentrations sont déformantes en raison de leur très peu

nombreuses, en partie fortuites et résultant ainsi d’une sorte de tirage au sort entre l’ensemble de celles qui seraient nécessaires pour assurer toute la décentralisation et l’objectivité?

Nous nous sentons donc amenés à nous demander si la différence essentielle entre l’intelligence et la perception ne résidera pas dans le fait que cette dernière est un processus d’ordre statistique, lié à une certaine échelle, alors que les processus d’ordre intellectuel détermineraient les relations d’ensemble liées à une échelle supérieure. La perception serait à l’intelligence ce qui en physique est le domaine de l’irréversible (c’est-à-dire précisément du hasard) et des déplacements d’équilibre, par rapport à celui de la mécanique proprement dite La structure probabiliste des lois perceptuelles dont nous venons de parler tombe précisément sous le sens, et explique le caractère irréversible des processus de perception, par opposition aux compositions opératoires, à la fois bien déterminées et réversibles. Pourquoi, en effet, la sensation apparaît-elle comme le logarithme de l’excitation (ce qui exprime sans plus de proportionnalité énoncée par la loi de Weber)? On sait que la loi de Weber ne s’applique pas uniquement aux faits de perception ou à ceux d’excitation physiologique, mais aussi, entre autres, à l’impression d’une plaque photographique: dans ce dernier cas, cette loi signifie simplement que les intensités d’impression sont fonction de la probabilité de rencontre entre les photons bombardant la plaque et les particules de sels d’argent qui la composent (d’où la forme logarithmique de la loi: relation entre la multiplication des probabilités et l’addition des intensités). Dans le cas de la perception, il est également facile de concevoir une magnitude, telle que la longueur d’une ligne, comme un ensemble de points de fixation possibles au regard (ou de segments offerts à lacentrale). Lorsque deux lignes inégales sont comparées, les points correspondants donnent lieu à des combinaisons ou associations, au sens mathématique) de similitude, et les points non correspondants, à des associations de différence (les associations se développent, donc multiplicativement, tandis que la longueur des lignes augmente de façon additive). Si la perception procédait selon toutes les combinaisons possibles, il n’y aurait aucune déformation (les associations aboutiraient à une relation constante et il y aurait r = -— d). Mais tout se passe «aucontraire,comme si le regard réel constituait une sorte de tirage au sort et comme s’il ne fixait que certains pointsoucertains points de : » lafigure perçue, négligeant les autres. Il est alors facile d’interpréter les lois précédentes en fonction des probabilités selon lesquelles les centrages seront orientés dans un sens plutôt que dans un autre. Dans le cas de différences notables entre deux lignes, on sait que la plus grande attirera de préférence le regard; d’où l’excès des associations de différence (loi des concentrations relatives dans le sens du contraste), alors que dans le cas des différences minimales, les associations de similitude priveront les autres: d’où le seuil de Weber. (Ces différentes combinaisons peuvent être calculées et les formules indiquées ci-dessus peuvent être trouvées.)

part des anticipations et des reconstitutions perceptuelles qui impliqueraient l’intervention nécessaire de la motricité dans toute perception.

Si une structure perceptuelle est elle-même de nature statistique et non susceptible d’être composée de manière additive, il est entendu que toute activité qui dirige et coordonne les concentrations successives diminuera la partie du hasard et transformera la structure en jeu, dans le sens de la composition opérationnelle (à des degrés divers, certes, et sans jamais l’atteindre complètement). A côté des différences manifestes entre les deux domaines, il existe donc des analogies non moins évidentes, au point qu’il ne serait pas facile de dire exactement où se termine l’activité perceptuelle et où commence l’intelligence. Voici pourquoi on ne peut parler aujourd’hui de l’intelligence sans déterminer ses relations avec la perception.

Le fait capital, à cet égard, est l’existence d’un développement des perceptions en fonction de l’évolution mentale en général. La psychologie de la Forme a insisté à juste titre sur l'"invariance » relative de certaines structures perceptuelles: la plupart des illusions se trouvent à tout âge, tant chez l’animal que chez l’homme; les facteurs déterminant les « formes » d’ensemble semblent également communs à tous les niveaux, etc. Mais ces mécanismes communs intéressent surtout la perception en tant que telle, en quelque sorte réceptive 1 et immédiate, tandis que l’activité perceptuelle elle-même et ses effets manifestent des transformations profondes en fonction du niveau mental. En outre, parmi les « constances » de l’ampleur, etc., dont l’expérience témoigne, malgré la théorie de la Forme, qui se construisent progressivement en fonction de réglementations de plus en plus précises, la simple mesure des illusions démontre l’existence de modifications avec l’âge, qui seraient inexplicables sans rapport étroit de la perception avec l’activité intellectuelle en général.

Il faut distinguer ici deux cas, plus ou moins correspondant à ce que Binet appelait les illusions innées et acquises, et qu’il vaut mieux appeler illusions primaires et secondaires. Les illusions primaires sont réductibles aux simples facteurs de centrage et ont ainsi leur origine dans la loi des concentrations relatives. Avec l’âge, ils diminuent assez régulièrement en valeur (erreur de l’échantillon, illusions de Delboueuf, d’Opel, de Müller-Lyer, etc.), ce qui s’explique aisément par l’augmentation des décentralisations et des régulations qu’elles impliquent, en fonction de l’activité du sujet par rapport aux figures. L’enfant reste effectivement passif' 'là où les adultes comparent, analysent et se consacrentainsi à une décentréacteur actif qui s’oriente dans le sens de la réversibilité opératoire.

Mais il y a, d’autre part, des illusions qui augmentent d’intensité avec l’âge ou le développement, comme l’illusion de poids, absente dans les anormaux profonds, et qui grandit jusqu’à la fin de l’enfance, pour diminuer, un peu, plus tard. On sait qu’elle comporte précisément une sorte d’anticipation des rapports poids et volume, et il est clair que cette anticipation implique une activité qui doit

naturellement croître avec l’évolution intellectuelle. Produit d’une interférence entre les facteurs perceptifs primaires et l’activité perceptuelle, une telle illusion peut être appelée secondaire. Nous en verrons ensuite d’autres qui correspondent au même type.

Cela dit, l’activité perceptuelle se distingue d’abord par l’intervention de la décentralisation, qui corrige les effets de la concentration et constitue ainsi une régulation des déformations perceptuelles. Aussi élémentaires et dépendantes des fonctions senso-motrices que soient ces décentrations et ces régulations, il est clair qu’elles constituent toute une activité de comparaison et de coordination qui s’assimile à celle de l’intelligence: regarder un objet est déjà un acte et selon qu’un enfant garde son regard fixé sur le premier point où il pose , ou de la diriger de manière à embrasser l’ensemble des relations, peut presque être jugée de son niveau mental.

Lorsqu’il s’agit d’affronter des objets trop éloignés pour pouvoir s’englober dans les mêmes centrages, l’activité perceptuelle se prolonge sous la forme de « transports » dans l’espace, comme si la vision de l’un des objets s’appliquait à l’autre. Ces transports, qui constituent ainsi des rapprochements (virtuels) de concentrations, donnent lieu à des « comparaisons » proprement dites, ou à des doubles transports qui décentrent, avec leurs allées et venues, les déformations dues au transport à sens unique. L’étude de ces transports nous a en effet montré une nette diminution des déformations avec l’âge (1), c’est-à-dire un progrès indubitable dans l’estimation des magnitudes à distance, ce qui s’explique par lui- même, compte tenu du coefficient d’activité réelle qui intervient ici.

Il est facile de démontrer que ces décentrations et ces doubles transports, avec les réglementations spécifiques que portent leurs différentes variétés, sont ceux qui assurent les fameuses « constances » perceptuelles de la forme et de l’ampleur. Il convient de souligner, en effet, que l’on n’obtient presque jamais en laboratoire des constances absolues de l’ampleur: l’enfant sous-estime les magnitudes à distance (y compris l'"erreur de l’échantillon »), mais l’adulte les surestime presque toujours légèrement. Ces surconstances que les auteurs ont souvent observés, mais qui ne les frottent généralement guère, comme s’il s’agissait d’exceptions inconfortables, constituent, à notre avis, la règle, et il n’y a aucun fait qui puisse démontrer plus près l’intervention de règlements proprement dits dans la construction des constances.

Quand on voit les enfants, précisément à l’âge où l’on a marqué le début de cette constance (tout en exagérant grandement la valeur de sa précision), se livrer à des essais consistant à rapprocher et à éloigner intentionnellement de ses yeux les objets qu’ils regardent (1), nous nous sentons poussés à mettre l’activité perceptuelle des transports et des comparaisons par rapport aux manifestations de l’intelligence senso-motrice (sans pour autant revenir aux « raisonnements

source de décentrations, de transport (spatiales ou temporelles), de comparaisons, de transpositions, d’anticipations et, d’une manière générale, d’analyses de plus en plus mobiles et tendant vers la réversibilité. Cette activité grandit avec l’âge, et par manque de celui-ci dans une mesure suffisante les enfants perçoivent de manière « syncrétique » ou globale, ou même par accumulation de détails déconnectés les uns des autres. Caractérisée par la perception en tant que telle, par des systèmes irréversibles et d’ordre statistique, l’activité perceptuelle, au contraire, introduit dans ces systèmes, conditionnés par une dispersion fortuite ou simplement probable des concentrations, une cohérence et un pouvoir de composition progressifs. Cette activité constitue-t-elle déjà une forme d’intelligence? Nous avons vu, la faible importance d’une question de ce genre. On peut cependant dire que, dans leur point de départ, les actions qui consistent à coordonner les regards dans le sens de la décentralisation, à transporter, comparer, anticiper surtout à transposer, se trouvent en étroite solidarité avec l’intelligence senso- motrice. En particulier, la transposition, interne ou externe, qui résume tous les autres actes d’ordre perceptiel, est parfaitement comparable à l’assimilation qui caractérise les schémas senso-moteurs et notamment à l’assimilation généralisée permettant le transfert de ces schémas.

Mais, si l’on peut rapprocher l’activité perceptuelle et l’intelligence sensée, le développement de la primara ne fait que la conduire jusqu’au seuil des opérations. Dans la mesure où les réglementations perceptuelles dues aux comparaisons et transpositions tendent vers la réversibilité, elles constituent l’un des supports mobiles qui permettront le démarrage du mécanisme opérationnel. Ce dernier, une fois constitué, réagira immédiatement à leur égard, parvenant à les intégrer par un choc de recul analogue à celui dont nous venons de citer un exemple concernant les transpositions d’égalités. Mais avant cette réaction, les régulations perceptuelles préparent l’opération, en introduisant toujours une plus grande mobilité dans les mécanismes senso-moteurs qui constituent sa sous-structure: il suffira, en effet, que l’activité qui anime la perception dépasse le contact immédiat avec l’objet, et s’applique sur des distances croissantes dans l’espace et dans le temps, pour qu’elle dépasse le champ perceptif et se libère ainsi des contraintes qui l’empêchent d’atteindre la mobilité et l’inverse complètes. Mais l’activité perceptuelle n’est pas le seul moyen d’incubation dont disposent dans sa genèse les opérations du renseignement; Il faut encore examiner le rôle des fonctions motrices productrices d’habitudes, et liées d’ailleurs de très près à la perception elle-même.

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deux domaines. Il n’en est pas moins vrai que, pour résoudre le problème en
respectant la complexité des faits géométriques, il faut faire l’inventaire des
différences avant de revenir aux analogies qui mènent à des explications
possibles.
Une structure perceptuelle est un système de relations interdépendantes. Qu’il
s’agit de formes géométriques, de poids, de couleurs ou de sons, il est toujours
possible d’exprimer les totalités dans des relations, sans détruire l’unité
entièrement en tant que telle. Il suffit alors, pour mettre en évidence à la fois les
différences et les similitudes entre les structures perceptuelles et opératoires,
d’exprimer ces relations dans le langage du « groupage », de la manière dont
lesphysiciens, en formulant en termes réversibles les phénomènes
thermodynamiques, constatent qu’ils sont intraductibles dans un tel langage en
raison de leur irrévéribilité. Dans ce cas, la non-correspondance des symbolismes
met en évidence, de manière beaucoup plus claire, les différences en jeu. A cet
égard, il suffit de reprendre les diverses illusions géométriques connues, en variant
les facteurs respectifs, ou les faits qui se rapportent à la loi de Webér, etc., et de
formuler en termes de regroupement toutes les relations ainsi que leurs
transformations en fonction des modifications extérieures. Les résultats ainsi
obtenus se manifestent clairement: aucune des cinq conditions du « groupement »
n’a été remplie au niveau des structures perceptuelles et, lorsqu’elles semblent
déjà proches de l’être, comme dans le domaine des « constances », qui annoncent
la conservation opérationnelle, l’opération est remplacée par de simples
réglementations, non entièrement réversibles (et donc à mi-chemin entre
l’irréversibilité spontanée et la même réglementation opérationnelle).
Les regroupements dans la perception
Il n’y a aucune possibilité de réduire un système perceptif à un regroupement, sauf
si les inégalités sont prises sur un pied d’égalité parl’introduction de
transformations non compensées, qui constituent la mesure des déformations
(illusions) et attestent de lanon-ancivité ou non transitivité des relations
perceptuelles, de leur irréversibilité, de leur non-associativité et de leur non-
identité. Cette analyse (qui nous apprend d’ailleurs ce que serait la pensée si ses
opérations n’étaient pas « groupées ») démontre que la forme d’équilibre inhérente
aux structures perceptuelles est différente de la forme des structures